Brain symbolizing circadian rhythms over a background split between dark starry night and bright cloudy day
Généré par l'IA / Generated using AI
π Neurosciences π Santé et biotech
Le sommeil démystifié par la science

Que sait-on vraiment de nos rêves ?

Delphine Oudiette, directrice de recherche Inserm et co-directrice de l'équipe DreamTeam à l'Institut du Cerveau à Paris et Claudia Picard-Deland, chercheuse postdoctorale au département de psychiatrie et d'addictologie à l'Université de Montréal
Le 5 mars 2025 |
6 min. de lecture
Delphine Oudiette
Delphine Oudiette
directrice de recherche Inserm et co-directrice de l'équipe DreamTeam à l'Institut du Cerveau à Paris
Claudia Picard-Deland
Claudia Picard-Deland
chercheuse postdoctorale au département de psychiatrie et d'addictologie à l'Université de Montréal
En bref
  • Les recherches sur les rêves montrent qu’ils commencent dès l’endormissement, et il est possible que les régions du cerveau ne s’endorment pas au même rythme.
  • Parmi les hypothèses sur leur fonction, l’idée que les rêves simuleraient des menaces et réguleraient des émotions, permettant de mieux gérer des situations ou états vécus en rêve.
  • Les études sur les rêves se basent, par exemple, sur les rapports des rêveurs ou sur des expériences en laboratoire, mais leur niveau de preuve est généralement faible.
  • Pour mieux comprendre les rêves, il est important que les chercheurs collaborent et partagent des résultats sur des bases de données ouvertes.
  • L’imagerie ultrasonore, et des découvertes récentes sur les fenêtres de connexion avec l’extérieur pendant le sommeil, sont des pistes pour mieux les comprendre.

Expéri­ence con­sciente en plein som­meil, le rêve nous fascine autant qu’il nous échappe. Les recherch­es nous per­me­t­tent de cern­er de mieux en mieux ce phénomène cog­ni­tif riche. Del­phine Oudi­ette, chercheuse dans l’équipe DreamTeam de l’Institut du Cerveau à Paris, et Clau­dia Picard-Deland, post­doc­tor­ante au Cen­tre d’études avancées en médecine du som­meil de l’Université de Mon­tréal, appor­tent leurs éclairages.

Des nuits de rêves

On appelle rêve « tout con­tenu men­tal qui se pro­duit pen­dant le som­meil », explique Del­phine Oudi­ette. Cela va de la sim­ple pen­sée aux élab­o­ra­tions les plus oniriques, selon le stade et l’avancée de la nuit. Comme le rap­pelle Clau­dia Picard-Deland : « On peut recueil­lir des rêves chez les dormeurs à tout moment du cycle du som­meil. »

Dès l’endormissement on peut observ­er des micro-rêves abstraits, avec la per­cep­tion de sons, de mou­ve­ments hal­lu­ci­na­toires ou d’images, vari­ant selon les indi­vidus. C’est l’une des thé­ma­tiques de recherche de Del­phine Oudi­ette : « Une hypothèse est que les régions du cerveau ne s’endorment pas toutes au même rythme. » En fonc­tion de la car­togra­phie de cette désyn­chro­ni­sa­tion, on ren­con­tre dif­férents types d’expériences subjectives.

À mesure que la nuit avance, les rêves se com­plex­i­fient. « Ils devi­en­nent plus per­ceptuels, plus vifs et com­por­tent plus d’actions », décrit Clau­dia Picard-Deland. Le dormeur enchaîne plusieurs cycles, cha­cun com­por­tant les phas­es suiv­antes : une tran­si­tion de la veille au som­meil ; du som­meil léger, puis pro­fond, au para­dox­al. Dans les péri­odes de som­meil léger et pro­fond, les rêves pren­nent le plus sou­vent la forme de pen­sées col­lant à la réal­ité, mais ils peu­vent s’enrichir d’images. Le som­meil para­dox­al fait la part belle aux rêves mul­ti­sen­soriels, avec des per­son­nages, des actions, des émo­tions asso­ciées à des sou­venirs. Il peut arriv­er que les dormeurs pren­nent con­science qu’ils sont en train de rêver sans pour autant se réveiller : on par­le de rêve lucide. Ils parvi­en­nent alors à observ­er leur songe, voire à l’influencer. Cela se pro­duit plus fréquem­ment pen­dant le som­meil para­dox­al. Enfin, dans la tran­si­tion vers le réveil, l’on retrou­ve des per­cep­tions sim­i­laires à celles de l’endormissement.

Sauf altéra­tion de cer­taines régions cérébrales, il est prob­a­ble que nous rêvions tous, même lorsque nous n’en avons aucun sou­venir. C’est ce que sug­gère l’observation de patients atteints de trou­ble du com­porte­ment en som­meil para­dox­al (TCSP), qui extéri­orisent leurs rêves. « Cer­tains d’entre eux dis­ent n’avoir jamais rêvé. On les voit pour­tant en action dans leur som­meil », décrit Del­phine Oudiette.

À quoi bon rêver ?

Si le songe vis­ite cha­cun d’entre nous, il doit bien avoir une util­ité. Quels avan­tages retirons-nous de cette expéri­ence onirique ? « Il est très dif­fi­cile de dif­férenci­er l’effet du rêve en lui-même par rap­port à celui du som­meil en général, il n’y a donc que des théories », annonce Del­phine Oudiette.

L’une des plus con­nue est celle du rêve ser­vant de sim­u­la­tion des men­aces, nous per­me­t­tant de jouer des scé­nar­ios en toute sécu­rité pour être mieux armés dans le futur. Cette hypothèse a notam­ment été testée en inter­ro­geant les rêves d’étudiants en médecine, lors de leur pre­mière année, sanc­tion­nés par un con­cours stres­sant. Les per­son­nes qui avaient le plus de rêves négat­ifs con­cer­nant l’ex­a­m­en sont celles qui l’ont le mieux réus­si1.

Il est égale­ment pos­si­ble que nous par­ve­nions à mieux réguler nos émo­tions2 grâce à ces scé­nar­ios noc­turnes, dans lesquels nous inté­grons les ressen­tis par­fois négat­ifs de la journée. Nous les revivons ain­si dans un con­texte plus neu­tre, voire positif.

La con­struc­tion des rêves serait aus­si un moteur de créa­tiv­ité. Elle com­bine des élé­ments de notre vie de manière étrange ou abstraite, se muant en une source d’idées et d’inspirations pro­lifiques3.

Clau­dia Picard-Deland souligne que « le rêve n’est peut-être qu’une fenêtre sur cer­tains proces­sus qui peu­vent avoir lieu durant le som­meil », à l’instar de la con­sol­i­da­tion de la mémoire. « Il est pour­tant pos­si­ble que le rêve ait son rôle à jouer, ajoute-t-elle, on n’a tou­jours pas les moyens de le prou­ver, mais on peut trou­ver des cor­réla­tions. » Elle a mesuré de meilleures per­for­mances dans la réal­i­sa­tion d’une tâche apprise la veille chez les par­tic­i­pants qui ont rêvé de cet appren­tis­sage4. Elle a con­staté égale­ment une évo­lu­tion du type de sou­venirs qui sont inté­grés dans les rêves au cours du som­meil. En début de nuit, ce sont des élé­ments récents, de la journée par exem­ple. Plus on pro­gresse dans les cycles de som­meil, plus les rêves incor­porent des sou­venirs dis­tants, comme ceux d’enfance5. « Rêver des appren­tis­sages de la journée, en créant des asso­ci­a­tions avec d’autres sou­venirs, per­me­t­trait de les inté­gr­er », sug­gère-t-elle.

Au plus proche des songes

Quelles que soient les théories sur les éventuelles fonc­tions du rêve, le niveau de preuve est générale­ment faible. Il faut dire qu’il est dif­fi­cile d’accéder à cette expéri­ence intime au moment où elle se pro­duit. Cer­taines études se basent sur le rap­port de rêveurs a pos­te­ri­ori, ce qui per­met de cibler un grand nom­bre d’individus. Toute­fois, retran­scrire une expéri­ence mul­ti­sen­sorielle n’est pas évi­dent, d’autant que le cerveau aime réin­tro­duire de la cohérence dans le réc­it, au risque de créer de faux sou­venirs6.

« Un autre pro­to­cole, le plus com­mun en neu­ro­sciences, est celui des réveils en série en lab­o­ra­toire », explique Del­phine Oudi­ette. Les volon­taires sont équipés d’électrodes per­me­t­tant d’enregistrer les stades du som­meil (mesure de l’activité cérébrale, du tonus mus­cu­laire, des mou­ve­ments ocu­laires…). Leur som­meil sera inter­rompu plusieurs fois pen­dant la nuit par un inter­roga­toire. Plus il est proche de la sur­v­enue du rêve, plus le réc­it aura de chances d’être fidèle.

Cer­taines patholo­gies du som­meil offrent des fenêtres d’observation en temps réel sur le rêve. Le som­nam­bu­lisme, les ter­reurs noc­turnes, ou encore le TCSP, peu­vent faire sauter le ver­rou mus­cu­laire qui nous empêche de bouger pen­dant le som­meil7. Il est ain­si pos­si­ble d’observer en vidéo les actions de ces patients vivant physique­ment leurs rêves8. Toute­fois, ces com­porte­ments noc­turnes sont rares, par­fois dif­fi­ciles à inter­préter, et la général­i­sa­tion des résul­tats à la pop­u­la­tion générale est moins évidente.

Plus on pro­gresse dans les cycles de som­meil, plus les rêves incor­porent des sou­venirs dis­tants, comme ceux d’enfance

Les rêveurs lucides, qui ont la fac­ulté de pren­dre con­science qu’ils dor­ment, sont égale­ment mis à con­tri­bu­tion pour l’étude des rêves. Ils parvi­en­nent à com­mu­ni­quer depuis leur som­meil par des signes étab­lis à l’avance, tels que des mou­ve­ments ocu­laires. Ils don­nent ain­si des infor­ma­tions en temps réel sur leur rêve9. Pour max­imiser l’apparition de ces fenêtres de con­science, des rêveurs lucides experts sont sol­lic­ités, voire des patients atteints de nar­colep­sie, un trou­ble du som­meil qui a pour effet sec­ondaire de favoris­er ce phénomène.

Qu’elles soient rap­portées par réc­it, ou observées en temps réel, ces infor­ma­tions sur les rêves peu­vent être cor­rélées avec les enreg­istrements de l’activité cérébrale afin d’étudier une sig­na­ture du rêve10. Les out­ils d’intelligence arti­fi­cielle aident par­fois au décodage de ces don­nées11.

Vers une meilleure compréhension

« La sci­ence des rêves, c’est beau­coup de nuits blanch­es pour les expéri­men­ta­teurs, avec par­fois peu de rêves col­lec­tés, souligne Clau­dia Picard-Deland, d’où l’importance des col­lab­o­ra­tions, des bases de don­nées ouvertes, pour accu­muler des enreg­istrements. » À l’image de DREAM, une col­lec­tion de rap­ports de rêves et d’en­reg­istrements d’ac­tiv­ité cérébrale col­lec­tés à tra­vers le monde12.  Les rêves lucides sont plus rares encore, ten­ter de les induire est une autre manière d’accroître le nom­bre d’échantillons. C’est une piste qu’elle explore également.

Appro­fondir la com­préhen­sion du rêve passe aus­si par l’amélioration de la qual­ité des don­nées recueil­lies, grâce à des instru­ments de mesure plus per­for­mants. L’imagerie ultra­sonore est pleine de promess­es, selon Del­phine Oudi­ette : elle per­me­t­trait d’en­reg­istr­er l’activité cérébrale avec une pré­ci­sion et une qual­ité de sig­nal jusque-là non atteintes. Unique­ment appliquée à l’animal et au bébé humain13, elle pour­rait fonc­tion­ner chez l’adulte prochaine­ment. « C’est assez exci­tant, ce type d’avancée tech­nologique nous per­me­t­trait de faire un bond », s’en­t­hou­si­asme-t-elle.

« En neu­ro­science du rêve, il y a tout à faire », con­tin­ue Del­phine Oudi­ette. Elle a récem­ment observé, pen­dant cer­tains rêves, des fenêtres de con­nex­ion avec l’extérieur où les dormeurs ne sont plus coupés du monde. Il est ain­si pos­si­ble de com­mu­ni­quer avec eux pen­dant leur som­meil. Elle cherche à mieux com­pren­dre le fonc­tion­nement de ce phénomène. Donne-t-il un indice sur le degré de pro­fondeur du som­meil ? Un trop grand nom­bre de ces fenêtres expli­querait peut-être l’im­pres­sion sub­jec­tive de mal ou peu dormir chez cer­tains patients souf­frant d’insomnie. « Ces per­son­nes peu­vent avoir l’impression d’être restées éveil­lées alors qu’elles ont dor­mi toute la nuit », con­firme Clau­dia Picard-Deland, qui étudie le lien entre rêve et insom­nie. Mais son nou­veau pro­jet con­cerne un aspect plus social : « Racon­ter un rêve, c’est se révéler à l’autre, lui faire con­fi­ance. Est-ce qu’il y aurait un béné­fice à le partager ?  » Pour le bien de la sci­ence tout au moins, racon­ter nos rêves sera tou­jours digne d’intérêt.

Mikaël Mayorgas
1Arnulf, I., Grosliere, L., Le Corvec, T., Gol­mard, J.-L., Las­cols, O., & Duguet, A. (2014). Will stu­dents pass a com­pet­i­tive exam that they failed in their dreams? Con­scious­ness and Cog­ni­tion, 29, 36‑47. https://​doi​.org/​1​0​.​1​0​1​6​/​j​.​c​o​n​c​o​g​.​2​0​1​4​.​0​6.010
2Maran­ci, J.-B., Nigam, M., Mas­set, L., Msi­ka, E.-F., Vion­net, M. C., Chaumereil, C., Vidail­het, M., Leu-Seme­nes­cu, S., & Arnulf, I. (2022). Eye move­ment pat­terns cor­re­late with overt emo­tion­al behav­iours in rapid eye move­ment sleep. Sci­en­tif­ic Reports, 12(1), 1770. https://doi.org/10.1038/s41598-022–05905‑5
3Horowitz, A. H., Esfa­hany, K., Gálvez, T. V., Maes, P., & Stick­gold, R. (2023). Tar­get­ed dream incu­ba­tion at sleep onset increas­es post-sleep cre­ative per­for­mance. Sci­en­tif­ic Reports, 13(1), 7319. https://doi.org/10.1038/s41598-023–31361‑w
4Picard-Deland, C., Aumont, T., Sam­son-Rich­er, A., Paque­tte, T., & Nielsen, T. (2021). Whole-body pro­ce­dur­al learn­ing ben­e­fits from tar­get­ed mem­o­ry reac­ti­va­tion in REM sleep and task-relat­ed dream­ing. Neu­ro­bi­ol­o­gy of Learn­ing and Mem­o­ry, 183, 107460. https://​doi​.org/​1​0​.​1​0​1​6​/​j​.​n​l​m​.​2​0​2​1​.​1​07460
5Picard-Deland, C., Konkoly, K., Raider, R., Paller, K. A., Nielsen, T., Pigeon, W. R., & Carr, M. (2023). The mem­o­ry sources of dreams : Ser­i­al awak­en­ings across sleep stages and time of night. Sleep, 46(4), zsac292. https://​doi​.org/​1​0​.​1​0​9​3​/​s​l​e​e​p​/​z​s​ac292
6Con­way, M. A., & Love­day, C. (2015). Remem­ber­ing, imag­in­ing, false mem­o­ries & per­son­al mean­ings. Con­scious­ness and Cog­ni­tion, 33, 574‑581. https://​doi​.org/​1​0​.​1​0​1​6​/​j​.​c​o​n​c​o​g​.​2​0​1​4​.​1​2.002
7Broughton, R. J. (2022). The Para­som­nias and Sleep Relat­ed Move­ment Disorders—A Look Back at Six Decades of Sci­en­tif­ic Stud­ies. Clin­i­cal and Trans­la­tion­al Neu­ro­science, 6(1), 3. https://​doi​.org/​1​0​.​3​3​9​0​/​c​t​n​6​0​10003
8Siclari, F., Val­li, K., & Arnulf, I. (2020). Dreams and night­mares in healthy adults and in patients with sleep and neu­ro­log­i­cal dis­or­ders. The Lancet Neu­rol­o­gy, 19(10), 849‑859. https://doi.org/10.1016/S1474-4422(20)30275–1
9Konkoly, K. R., Appel, K., Cha­bani, E., Man­gia­ru­ga, A., Gott, J., Mal­lett, R., Caugh­ran, B., Witkows­ki, S., Whit­more, N. W., Mazurek, C. Y., Berent, J. B., Weber, F. D., Türk­er, B., Leu-Seme­nes­cu, S., Maran­ci, J.-B., Pipa, G., Arnulf, I., Oudi­ette, D., Dresler, M., & Paller, K. A. (2021). Real-time dia­logue between exper­i­menters and dream­ers dur­ing REM sleep. Cur­rent Biol­o­gy, 31(7), 1417–1427.e6. https://​doi​.org/​1​0​.​1​0​1​6​/​j​.​c​u​b​.​2​0​2​1​.​0​1.026
10Siclari, F., Baird, B., Per­ogamvros, L., Bernar­di, G., LaRocque, J. J., Ried­ner, B., Boly, M., Pos­tle, B. R., & Tononi, G. (2017). The neur­al cor­re­lates of dream­ing. Nature Neu­ro­science, 20(6), 872‑878. https://​doi​.org/​1​0​.​1​0​3​8​/​n​n​.4545
11Horikawa, T., Tama­ki, M., Miyawa­ki, Y., & Kami­tani, Y. (2013). Neur­al Decod­ing of Visu­al Imagery Dur­ing Sleep. Sci­ence, 340(6132), 639‑642. https://​doi​.org/​1​0​.​1​1​2​6​/​s​c​i​e​n​c​e​.​1​2​34330
12Wong, W., Andrade, K. C., Andrillon, T., De Arau­jo, D. B., Arnulf, I., Avvenu­ti, G., Baird, B., Belle­si, M., Berg­amo, D., Bernar­di, G., Bla­grove, M., Collins, M. B., De Gen­naro, L., Decat, N., Demirel, Ç., Dresler, M., Eichen­laub, J.-B., Elce, V., Gott, J. A., … Tsuchiya, N. (2023). DREAM : A Dream EEG and Men­ta­tion data­base. https://​doi​.org/​1​0​.​3​1​2​3​4​/​o​s​f​.​i​o​/​69e43
13Deffieux, T., Demené, C., & Tan­ter, M. (2021). Func­tion­al Ultra­sound Imag­ing : A New Imag­ing Modal­i­ty for Neu­ro­science. Neu­ro­science, 474, 110‑121. https://​doi​.org/​1​0​.​1​0​1​6​/​j​.​n​e​u​r​o​s​c​i​e​n​c​e​.​2​0​2​1​.​0​3.005

Le monde expliqué par la science. Une fois par semaine, dans votre boîte mail.

Recevoir la newsletter