Qui sont les Neet (« Not in Education, Employment or Training ») et à quand remonte leur apparition ?
L’apparition des Neet remonte aux années 1980 lorsque le Royaume-Uni a voulu identifier les jeunes, jusqu’alors invisibles dans les statistiques du marché du travail, c’est-à-dire les décrocheurs. Cette identification n’était pas réalisable à travers les statistiques du chômage, car ces jeunes n’étaient pas toujours à la recherche d’un emploi. Cette catégorie a ensuite été adoptée par les pays de l’Union européenne pour comprendre ce phénomène et le terme Neet fait désormais partie du débat public. Il s’agit des personnes âgées de 15 à 29 ans ou de 15 à 34 ans, en fonction des instituts statistiques nationaux ou internationaux, qui ne sont pas scolarisées, qui n’ont pas d’emploi et qui ne suivent pas de formation professionnelle. Leur part dans la population est très variable. Elle est inférieure à 10 % d’une classe d’âge pour quelques pays comme la Suisse (7 %), les Pays-Bas (7,2 %) ou la Suède (7,6 %), mais elle est comprise entre 10 % et 15 % dans la majorité des pays de l’OCDE. Elle est, par exemple, de 12,4 % au Royaume-Uni, de 13,4 % aux É.-U. ou de 15 % en France. Pour certains pays européens, elle dépasse néanmoins les 15 %, comme en Espagne (18,5 %), en Grèce (18,7 %) ou en Italie (23,5 %) L’apparition des Neet remonte aux années 1980 lorsque le Royaume-Uni a voulu identifier les jeunes, jusqu’alors invisibles dans les statistiques du marché du travail, c’est-à-dire les décrocheurs. Cette identification n’était pas réalisable à travers les statistiques du chômage, car ces jeunes n’étaient pas toujours à la recherche d’un emploi. Cette catégorie a ensuite été adoptée par les pays de l’Union européenne pour comprendre ce phénomène et le terme Neet fait désormais partie du débat public. Il s’agit des personnes âgées de 15 à 29 ans ou de 15 à 34 ans, en fonction des instituts statistiques nationaux ou internationaux, qui ne sont pas scolarisées, qui n’ont pas d’emploi et qui ne suivent pas de formation professionnelle. Leur part dans la population est très variable. Elle est inférieure à 10 % d’une classe d’âge pour quelques pays comme la Suisse (7 %), les Pays-Bas (7,2 %) ou la Suède (7,6 %), mais elle est comprise entre 10 % et 15 % dans la majorité des pays de l’OCDE. Elle est, par exemple, de 12,4 % au Royaume-Uni, de 13,4 % aux É.-U. ou de 15 % en France. Pour certains pays européens, elle dépasse néanmoins les 15 %, comme en Espagne (18,5 %), en Grèce (18,7 %) ou en Italie (23,5 %)1.
Quels sont les principaux facteurs expliquant l’évolution du nombre de Neet ?
L’un des premiers facteurs est la conjoncture économique et le dynamisme du marché du travail. Les jeunes pâtissent plus fortement que les autres catégories de difficultés économiques. Ils sont souvent sans emploi lorsqu’ils sortent du système éducatif et se retrouvent dans des emplois précaires, souvent très vulnérables. Par exemple, la crise de 2008 a entraîné une hausse très significative du nombre de Neet, notamment en Europe du Sud. En Grèce, le taux de Neet a presque doublé entre 2008 et 2013. Un deuxième facteur est le manque de compétences de base, notamment en numératie et littératie. La probabilité de devenir Neet est très élevée en l’absence de maîtrise de la langue écrite et des mathématiques. Même pour certains diplômés, un déficit en compétences de bases peut se révéler comme un handicap dans l’accès à l’emploi 2. D’autres facteurs comme des problèmes de santé et les difficultés familiales peuvent également intervenir.
Au-delà de l’environnement économique, comment explique-t-on une surpopulation de Neet d’un pays à l’autre (OCDE) ?
Les pays dotés d’un système éducatif en alternance, comme l’Allemagne, la Suisse ou encore l’Autriche, ont des taux de Neet en général au-dessous des 10 %. Une majorité des jeunes passent par l’apprentissage pour acquérir les compétences nécessaires à la pratique d’un métier. Cela facilite la transition entre le système éducatif et le marché du travail. Cependant, le système garantit également une bonne maîtrise de la littératie et de la numératie pour les jeunes qui vont sortir de l’apprentissage après un enseignement secondaire long. L’Allemagne a tiré les conséquences de ce que l’on appelle le « choc PISA » à la suite des mauvaises performances de son système scolaire au début des années 2000. Les caractéristiques du système éducatif n’expliquent évidemment pas tout : les choix des pays en matière de législation du marché du travail peuvent également influencer l’accès à l’emploi et le taux de Neet. Un des enjeux importants reste néanmoins d’essayer de sécuriser leur parcours ainsi que de lutter contre la pauvreté qui est plus élevée chez les jeunes et en hausse, ces dernières années, en France.
Comment aborder ce problème à la fois social et économique ?
Depuis une vingtaine d’années, la France a fait des progrès dans sa politique de lutte contre le décrochage scolaire. Cependant, les jeunes sans diplôme, qui sont environ 70 000 à 80 000 chaque année à sortir du système éducatif, se trouvent en grande difficulté d’insertion. On constate que trois ans plus tard, près de 60 % de ces jeunes sont toujours sans emploi. C’est une population très difficile à atteindre, notamment pour ceux qui sont sortis après le collège ou en première année de CAP. Les politiques publiques, et notamment les dispositifs de raccrochage, ne parviennent que partiellement à remobiliser les jeunes les plus en difficultés. Du fait de leur expérience dans le système scolaire, leur rapport à la formation est difficile et leur possibilité d’accéder à des dispositifs sélectifs comme l’apprentissage est relativement faible.
On assiste souvent à une opposition dans les politiques de l’emploi entre le « work first », c’est-à-dire la priorité donnée à l’accès à l’emploi et le « learn first » où l’accent est mis sur la formation. Les deux ne doivent pas s’opposer : cela dépend des compétences des jeunes et de leur besoin d’accompagnement. Les structures d’insertion par l’activité économique peuvent représenter une opportunité : certaines proposent à la fois un emploi et la préparation à une certification de compétences de base par le biais de préformation. En France par exemple, il y a le certificat CléA, qui est une certification interprofessionnelle. Elle permet de garantir à un employeur une maîtrise minimum du langage écrit et des chiffres, mais également de ce que l’on appelle les soft skills : l’aptitude à travailler en autonomie et en équipe, la capacité d’apprendre ou encore le respect des règles d’hygiène et de sécurité au travail.
D’autres certifications plus spécifiques existent comme le Caces (certificat d’aptitudes à la conduite d’engins de sécurité), une certification utile pour les métiers de la logistique par exemple, et qui permet la conduite sécurisée de chariots élévateurs. Mais y compris pour ce type de compétences basiques, le retour en formation n’est pas facile pour la partie des jeunes Neet les plus en difficulté : l’enjeu est de trouver des pédagogies actives et ludiques pour développer ces compétences et accéder à ces certifications. Enfin, de manière plus structurelle, un des meilleurs moyens pour diminuer les difficultés d’insertion des jeunes est de continuer à diminuer le nombre de décrocheurs en amont, au sein du système éducatif. Réduire les inégalités à l’école est un enjeu décisif des politiques éducatives afin de permettre au système scolaire d’être aussi juste qu’efficace, ce qui va souvent de pair en matière d’éducation.