chargé de recherche CNRS au LOA (unité mixte de recherche CNRS, ENSTA, Ecole Polytechnique)
En bref
Le Prix Nobel de physique 2023 a récompensé Pierre Agostini, Ferenc Krausz et Anne L’Huillier pour leurs travaux sur les impulsions lasers attosecondes.
Ces dernières permettent d’observer la dynamique des électrons dans la matière, et ouvrent à la voix à de nombreuses études.
La génération d’impulsions attosecondes repose principalement sur la méthode de collision d’électrons avec leurs atomes, développée par Anne L’Huillier.
Cette capture de l’infiniment petit est utile à de nombreux domaines, tels que la biologie pour mieux comprendre l’endommagement de l’ADN par certains rayonnements.
Dans le futur, les scientifiques espèrent développer des impulsions encore plus courtes pour observer les protons et neutrons dans les noyaux atomiques.
professeur assistant au CREST à l'École polytechnique (IP Paris)
Roland Rathelot
professeur d’économie à l’ENSAE (IP Paris)
En bref
L’économiste américaine Claudia Goldin a reçu le Prix Nobel d’économie en 2023 pour ses travaux sur la place des femmes sur le marché du travail et ses analyses sur les inégalités salariales.
Elle a montré que la participation des femmes à l'économie a suivi une trajectoire en "U", influencée par des changements sociétaux majeurs, comme la pilule contraceptive.
Sa méthode de travail est particulièrement novatrice puisqu’elle fait appel à des données historiques, analyse le temps long et formule de multiples hypothèses.
Claudia Goldin décrit une « révolution silencieuse » au début des années 1970, lancée notamment par la contraception, qui a permis aux femmes américaines de planifier et construire leurs carrières professionnelles.
Malgré les progrès, l’économiste constate que les inégalités salariales persistent, notamment à cause des « emplois cupides » et de la flexibilité du travail.
docteure en biologie et chroniqueuse chez Polytechnique Insights
En bref
Les CRISPR sont des séquences d'ADN trouvées dans de nombreux procaryotes, utiles à la défense contre les virus, qui ont été adaptées pour développer un outil d’édition génétique.
CRISPR-Cas permet de modifier les génomes rapidement et précisément, en coupant puis en introduisant de nouvelles séquences d’ADN.
Ses applications sont vastes : thérapie génique, santé, agriculture, bioproduction, etc.
CRIPSR-Cas soulève de nombreuses questions éthiques, ses utilisations potentielles et ses implications suscitent des opinions divergentes, notamment au Parlement européen.
Sa régulation doit évaluer les risques associés aux organismes génétiquement modifiés, plutôt que sur les techniques de modification génétique elles-mêmes.