enseignante-chercheuse en éco-conception à UniLaSalle Rennes | École des métiers de l’environnement
En bref
Le recyclage de produits courants n’a pratiquement aucun effet sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La logistique nécessaire au transport et à la fabrication de produits recyclés peut même parfois s’avérer plus nocive que de brûler ces plastiques localement.
Depuis 10 ans, la consommation intérieure de matières des pays européens s’établit atour des 13 tonnes par habitant en moyenne, sans baisse significative globale.
Plutôt que se focaliser sur l’épuisement des ressources, il faut réinterroger l’utilisation des produits, leur maintenance, leur transport ou leur utilité.
Par exemple, les aspirateurs électriques doivent satisfaire à des exigences d’éco-conception comme la consommation d’énergie en cours d’utilisation ou la durabilité.
présidente du Comité Technique ISO Économie Circulaire
En bref
L’Organisation internationale de normalisation (ISO) prévoit pour 2024 un ensemble de nouvelles normes internationales afin d’assurer la transition vers l’économie circulaire.
Une norme donnera les principes pour passer de l’économie linéaire à l’économie circulaire : partager et conserver la valeur, minimiser les prélèvements de ressources…
D’autres normes traiteront de la transition entre un modèle linéaire et circulaire ou fourniront des indicateurs de mesure de la circularité des produits et des organisations.
L’ensemble des normes s’adresse à toutes les organisations, privées ou publiques, associations ou entreprises, qui souhaitent se saisir de ces enjeux.
La Commission européenne travaille à l’élaboration d’un passeport numérique des produits, qui fournira des informations sur la composition du produit ou la façon de le recycler.
Farah Doumit, doctorante au Centre de recherche en gestion (I³-CRG*) à l'École polytechnique (IP Paris)
Le 31 janvier 2023
6 min. de lecture
Farah Doumit
doctorante au Centre de recherche en gestion (I³-CRG*) à l'École polytechnique (IP Paris)
En bref
Dans l'économie circulaire, les déchets et les pertes de matériaux, d'eau ou d'énergie peuvent créer de la valeur s'ils sont remis dans le système économique.
La communication de la Fondation Ellen MacArthur et d'autres cabinets de conseil a rendu l'adoption de ces principes à la fois attrayante et facile pour les acteurs économiques.
Il existe un effet de rebond qui peut réduire les avantages de l’économie circulaire.
Négliger la responsabilité sociale et renforcer les relations de pouvoir inégales à travers certaines activités circulaires peut conduire à une « économie circulaire faible ».
L'État peut jouer un rôle important afin de garantir une économie circulaire équitable pour tous.
enseignant-chercheur à Mines Paris - PSL & au département MIE de l’École polytechnique (IP Paris)
Nicolas Cruaud
co-fondateur et président de Néolithe
En bref
L’éco-conception est une démarche intégrant les aspects environnementaux non seulement dans la conception mais tout au long du cycle de vie d’un produit.
Pour rester compétitives, les entreprises ont tout intérêt à anticiper sur les réglementations de plus en plus contraignantes, comme l’AGEC.
Pour éviter le greenwashing, il est essentiel de considérer l’ensemble du processus de production, et de généraliser la démarche d’Analyse du Cycle de Vie d’un produit.
L’éco-conception est très utile dans le secteur du BTP, où l’utilisation de nouveaux matériaux et process de construction permettent de réduire son empreinte carbone.
La filière a aussi un fort potentiel de recyclage des déchets : la start-up Néolithe fossilise ainsi des déchets courants en granulats réutilisables dans la construction.
Auteurs
Farah Doumit
doctorante au Centre de recherche en gestion (I³-CRG*) à l'École polytechnique (IP Paris)
Farah Doumit a obtenu son diplôme d'ingénieur civil spécialisé en eau et environnement à l'École supérieure d'ingénieurs de Beyrouth en 2019. Elle a poursuivi un double diplôme de master en gestion de l'environnement à l'École des Mines de Paris et à l'Université Tsinghua de Pékin en 2020. Depuis mars 2021, elle est doctorante au Centre de recherche en gestion de l’Institut interdisciplinaire de l'innovation (I³CRG*). Ses recherches portent sur les modèles d'affaires innovants et l'économie circulaire, notamment dans les domaines des déchets, de l'eau et de l'énergie.
*I³-CRG : une unité mixte de recherche CNRS, École polytechnique - Institut Polytechnique de Paris, Télécom Paris, Mines ParisTech