directrice de recherches en sociologie et en science politique au CNRS (CEVIPOF/Sciences Po)
En bref
Un jeune sur deux croit possible une guerre sur le sol français, qu’elle soit civile, mondiale ou nucléaire, et six jeunes sur dix se déclarent prêts à s’engager en cas de conflit majeur impliquant la France.
Les jeunes hommes sont plus nombreux à présenter des dispositions à l’engagement, mais la proportion de jeunes femmes concernées est significative (46 %).
La génération des 18-25 ans entretient un rapport de proximité fort avec le monde militaire, nourri notamment par la transmission familiale sur les mémoires de guerre, les savoirs scolaires et les productions fictionnelles.
Alors que la défiance envers les pouvoirs publics s’accroît, la confiance dans l’institution militaire reste à un très haut niveau, pour cette génération comme pour ses aînées.
Les jeunes ont une vision mortifère et destructrice de la guerre et la Seconde Guerre mondiale est la matrice de référence qui s’impose lorsqu’il s’agit d’imaginer les guerres de demain.
responsable de projets pour la chaire Science et jeu vidéo de l'École polytechnique (IP Paris)
En bref
En 2024, une commission d’experts mandatée par le Président de la République a publié un rapport visant à établir un consensus scientifique concernant les conséquences des écrans sur la santé des jeunes.
Le rapport dénonce notamment le phénomène de « technoférence » chez les enfants de 0 à 3 ans, c’est-à-dire l’interposition d’un écran dans les relations parent-enfant, ce qui peut affecter leur développement.
Un autre effet délétère concerne l’impact de la lumière bleue (particulièrement lorsqu’elle vient de dessous les yeux) émise par les écrans sur la vue : elle favorise la myopie, perturbe le sommeil et contribue à une sédentarité accrue, affectant les capacités physiques.
Lorsqu’ils naviguent sur Internet, les jeunes peuvent être exposés à des contenus choquants, au harcèlement, ainsi qu’à la sextorsion et aux deepfakes.
Pour faire face à ces problèmes, l’éducation des jeunes aux réseaux sociaux doit être assurée par l’école, les professionnels de la santé, les parents et les ministères concernés.
psychiatre de l’enfant et de l’adolescent à l'Université de Bretagne Occidentale
En bref
Depuis 2020, plusieurs rapports et organismes nationaux et internationaux alertent sur une augmentation des souffrances psychiques chez les enfants et adolescents.
Cette croissance des besoins en soins psychiatriques s’explique partiellement par la période du Covid-19, qui a fragilisé des jeunes déjà vulnérables.
Les jeunes filles sont particulièrement touchées par les troubles internalisés.
Il existe en effet une dégradation, mais seulement pour une partie minoritaire, qu’il faut mieux et plus aider qu’auparavant.
La fausse impression de « dégradation généralisée » s’expliquerait notamment par une meilleure compréhension des enjeux de santé mentale.
Depuis plusieurs années, la pédopsychiatrie fait face à une carence importante d’offre de soins psychiques, saturant ainsi des lieux d’accueil.