maître de conférences en philosophie ancienne à l’Université de Nantes
En bref
La relation entre l’humain et l’animal est un sujet de réflexion qui ne date pas d’hier. Dès les débuts de la philosophie, des penseurs se questionnaient déjà sur l’aspect moral de cette relation.
Devenir végétarien était déjà envisageable dans l’Antiquité, et les philosophes justifiaient en grande partie ce choix par des raisons éthiques.
Dans la République de Platon, les citoyens du premier modèle de cité imaginé par Socrate (décrite comme étant « véritable » et « saine ») se nourrissaient exclusivement de végétaux.
À cause de la dissonance cognitive, de nombreux procédés se sont mis naturellement en place pour que l’on considère la viande animale comme un objet inanimé, notamment avec une nécessité de rehausser l’humain dans un statut supérieur à celui de l’animal.
président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité et professeur au Muséum national d'histoire naturelle
En bref
La faune sauvage vit dans des écosystèmes largement transformés par les activités humaines, ce qui a une tendance générale négative sur différentes espèces, dont le syndrome majeur est leur déclin, phénomène nommé « défaunation ».
Les extinctions actuelles seraient 100 à 1 000 fois plus rapides que durant les périodes géologiques dites « normales », elles sont d’une telle intensité qu’une espèce pourrait disparaître en quelques décennies seulement. Les oiseaux européens ont ainsi perdu 25 % de leurs effectifs en 30 ans, ce qui représente la disparition de 500 millions d’oiseaux.
Les mammifères domestiques, ~20 espèces, représentent plus de 90 % de la biomasse totale des mammifères, les 10 % restant sont représentés par ~5 000 espèces de mammifères sauvages. Un phénomène lié aux activités humaines.
L’effondrement de la vie sauvage doit nous inviter à nous questionner et à réviser la façon dont on envisage nos relations avec les non-humains, leurs valeurs écologiques, sociales et culturelles.
James Bowers, Rédacteur en chef de Polytechnique Insights
Le 15 décembre 2021
5 min. de lecture
Thierry Lefrançois
directeur de département au Cirad et membre du Conseil scientifique français sur le Covid-19
En bref
La crise sanitaire a accéléré le mouvement « One Health » qui a pour but de réunir la santé humaine, la santé animale et l’environnement.
Aujourd’hui, 75 % des maladies infectieuses affectant les humains sont d’origine animale. Appelées les « zoonoses », elles sont dues aux micro-organismes (virus, bactéries ou parasites) capables d’infecter aussi bien les humains que les animaux.
Les activités humaines telles que la déforestation, l’élevage intensif et l’urbanisation ont pour effet de rapprocher les animaux domestiques des animaux sauvages, ce qui peut favoriser l’apparition de zoonoses.
Le développement de nouvelles technologies, susceptibles de nous aider à détecter le lieu et la période où de nouvelles épidémies apparaissent, peut nous permettre d’identifier les agents pathogènes en circulation qui risquent de devenir pandémiques.
En ville, une grande diversité de petits mammifères vit dans les espaces verts, tels que des hérissons, des mulots, des musaraignes, etc.
Connaître la densité et la répartition de ces espèces permettra de faire de l’écologie comportementale pour étudier les adaptations liées à une vie en milieu urbain.
Sans leurs prédateurs naturels des milieux sauvages, la croissance de ces espèces n’est pas régulée naturellement.
Des espèces invasives, amenées puis relâchées dans la nature par l’Homme peuvent survivre et nuire aux autres espèces de nos territoires.
Malgré les plans de régulation, l’humain entretient ces populations invasives en les nourrissant, au détriment des autres espèces qui pâtissent de cette cohabitation.
Journaliste et animateur radio, notamment sur franceinfo, Jean Zeid est auteur ou coauteur d'essais tels que "Art et jeux vidéo" ou "Histoire(s) cyberpunk d'un futur imminent”. Diplômé de philosophie et ancien chroniqueur, Jean Zeid a également été commissaire de l'exposition "GAME" en 2017 à la Fondation EDF à Paris et de "Design-moi un jeu vidéo" à la Cité du Design de Saint-Étienne en 2019. Il prépare actuellement un nouvel événement public autour des célèbres mascottes de jeux vidéo made in France.
James Bowers est docteur en biologie moléculaire du Museum national d’Histoire naturelle avec un master en production des médias scientifiques de l’Imperial College de Londres. Il a conçu pendant six ans des contenus scientifiques pour le numérique, la télévision et d’autres médias, au Royaume-Uni et en France. Plus récemment, il a travaillé trois ans en tant que consultant et formateur scientifique pour l’agence Agent Majeur, où il a coécrit le livre Sell Your Research: Public Speaking for Scientists, paru aux éditions Springer.