Andrew Steele, docteur en physique à l'Université d'Oxford, auteur et chroniqueur chez Polytechnique Insights
Le 6 septembre 2023
9 min. de lecture
Andrew Steele
docteur en physique à l'Université d'Oxford, auteur et chroniqueur chez Polytechnique Insights
En bref
L’idée de réécrire notre ADN remonte au 20e siècle, lorsque des techniques de sélection ont été largement acceptées pour être utilisées sur les êtres humains.
Malgré les avancées scientifiques, la génétique reste un domaine encore très peu compris en raison de sa complexité.
Des projets, utilisant la technologie CRISP ou celle de Neuralink, ayant cet objectif, voient tout de même le jour.
Éradiquer des maladies génétiques mortelles ou améliorer des performances cognitives de nos descendants, le biohacking continue de se développer et de faire rêver certains, malgré les défis éthiques qu’il engendre.
directeur de recherche au CNRS et président de l'Association Advanced Neurorehabilitation Thérapies (ANTS) à l'Ecole Normale Supérieure de Lyon, département de physique
Grégoire Courtine
professeur de neurosciences à l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL)
En bref
Les exosquelettes peuvent être perçus comme un moyen d’accompagner une population vieillissante, c’est notamment le cas au Japon.
En 2020, une équipe menée par le chercheur Grégoire Courtine a implanté à trois hommes paralysés un neurostimulateur cardiaque dans l’abdomen, et une quinzaine d’électrodes sur leur moelle épinière.
Les patients opérés ont pu faire leurs premiers pas presque immédiatement, même si cela était fait sur un tapis roulant dans un laboratoire.
De nombreuses améliorations sont attendues sur ces exosquelettes, comme le Bluetooth, aussi utile pour limiter les fils encombrants que pour en réduire son coût, et, pourquoi pas, populariser son utilisation.
expert d’assistance au laboratoire Ergonomie et Psychologie Appliquées à la Prévention (EPAP) à l’INRS
En bref
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent 88 % des maladies professionnelles, et 20 % des accidents du travail sont dus à des maux de dos.
L’INRS a lancé, en 2012, une première étude prospective qui s’intitulait « Utilisation des robots d’assistance physique à l’horizon 2030 en France » pour soulager les travailleurs.
Pour l’épaule par exemple, les équipes ont visionné les espaces interosseux et tendineux, grâce à des ultrasons, et ont comparé le comportement de ces articulations avec et sans assistance.
Mais les exosquelettes ne constituent pas, pour autant, une réponse à l’ensemble des contraintes physiques auxquelles sont exposés les salariés.
maître de conférences en science politique à l'Université catholique de l'Ouest (Angers) et membre de l'équipe Stratégie, État et Recherche de la Paix (SERP)
En bref
Les États-Unis se sont positionnés comme la première puissance en matière de soldat augmenté, avec pour objectif la création de soldats n’ayant aucune limitation physique, physiologique ou cognitive.
L’exosquelette n’est pas la seule option envisagée pour l’armée, une motorisation du bas du corps est également en adéquation avec les objectifs américains.
La pharmacologie entre aussi en jeu avec des psychostimulants ou encore des anxiolytiques permettant de diminuer le stress des combattants.
Cependant ces augmentations ne sont pas sans risques, elles peuvent avoir des conséquences sur le plan psychologique, physique et posent des questions éthiques.
Auteurs
Andrew Steele
docteur en physique à l'Université d'Oxford, auteur et chroniqueur chez Polytechnique Insights
Après un doctorat en physique à l'université d'Oxford, Andrew Steele réalisa que le vieillissement était le défi scientifique le plus important de notre époque. Il a ainsi changé de domaine pour se tourner vers la biologie computationnelle. Après avoir passé cinq ans à utiliser l'apprentissage automatique pour étudier l'ADN et les dossiers médicaux du NHS, il est maintenant écrivain, auteur de Ageless : The new science of getting older without getting old, et présentateur plein temps.
Marina Julienne est diplômée en Lettres (université Paris IV) et Sciences Politiques (université Paris I). D’abord journaliste en rédaction (Agence de presse Zélig, quotidien Infomatin, mensuel Eurêka), elle a collaboré comme pigiste à Science et Vie, La Recherche, Sciences actualités (Cité dessciences), Terre Sauvage, Le Monde Science et Médecine. Elle est également auteure-réalisatrice de plusieurs documentaires, dans le domaine de l’éducation notamment, pour France-Télévision et Arte.