maîtresse de conférences à Sorbonne Université au sein de l’équipe « Machine Learning and Information Access »
En bref
Les IA génératives créent du contenu, généralement pertinent et varié (texte, image, vidéo), en se basant sur des probabilités et des modèles de langue profonds.
Malgré sa performance, l’IA n’est ni comparable ni équivalente à l’intelligence l’humaine : au détriment de la vérité ce qu’elle vise, c’est la vraisemblance.
Le programme perpétue les biais et les erreurs du jeu de données sur lequel il a été entrainé.
Cet « outil de travail » ne devrait pas remplacer massivement des emplois, mais pourra même en créer.
Son évolution à long terme reste incertaine, mais devra prendre en compte les préoccupations environnementales et tendre vers une l'IA frugale.
professeur en apprentissage statistique à l’École polytechnique (IP Paris)
Hatim Bourfoune
ingénieur de recherche sur l’IA à l’IDRIS (CNRS)
Pierre Cornette
ingénieur de support sur l’IA à l’IDRIS (CNRS)
En bref
Les IA génératives sont capables de créer du contenu à partir d’une base de données qu’elles auront ingérées et selon les indications qu’on lui donne.
Ces technologies, encore récentes, sont en cours de développement et de nombreux points restent à améliorer : notion de fiabilité, biais dans la base de données, etc.
ChatGPT ou Bloom ne sont que des modèles d’IA génératives, ce concept peut s’étendre à une multitude d’applications.
Ces technologies posent certaines questions, comme leur impact écologique ou le risque de leur utilisation à des fins potentiellement malveillantes.
économiste à l'Organisation internationale du Travail de l'ONU
En bref
Alors que l’IA générative inquiète les travailleurs, des économistes de l’OIT ont étudié l’impact qu’aura cette technologie sur le marché du travail mondial.
Le risque n’est pas tant le remplacement massif d’emplois par des bots, mais plutôt la transformation des métiers qui touchera 10 à 13 % des professions dans le monde.
La catégorie professionnelle des emplois de bureau peu qualifiés sera particulièrement affectée par l’IA, puisque 82 % des tâches pourraient être confiées à des bots.
Les femmes sont particulièrement concernées par l’automatisation, puisqu’elles sont deux fois plus présentes dans ces postes administratifs.
L’IA creusera aussi les inégalités, car les pays à faibles revenus qui n’auront pas accès à ces technologies comptent plus d’emplois potentiellement automatisables.
Le défi actuel est d’accompagner, d’organiser et de réfléchir le déploiement de l’IA pour limiter les conséquences sociales.
chercheur au laboratoire CNRS i³-CRG* et professeur de l’École polytechnique (IP Paris)
Erwan Le Pennec
professeur au département de mathématiques appliquées de l'École polytechnique (IP Paris)
En bref
De nombreux mythes et fabulations planent autour des IA, notamment depuis l’essor des IA génératives comme DALL-E.
En réalité, ces IA ne représentent pas de révolution technologique, au sens de l’innovation, puisque leur existence précède l’avènement de ChatGPT.
Nous assistons surtout à une rupture d'usage, grâce aux start-up ayant « ouvert » l’accès aux IA au grand public.
En réalité, les protocoles d’entraînement de ces IA sont gardés secrets par les entreprises, mais des interfaces de programmation donnent l’illusion à l’usager de maîtriser l’algorithme.
Malgré les inquiétudes, cette utilisation large et ouverte de l’IA rendra l'expertise humaine plus que jamais nécessaire.