Dans la communauté des chercheurs, tout le monde s’accorde sur le point que les produits animaux ne sont pas indispensables pour être en bonne santé.
Les adultes et les enfants consomment, actuellement en France, plus de protéines que ce qui leur est nécessaire pour satisfaire leurs besoins.
Il est important de comprendre que l’utilité biologique des protéines ne se limite pas aux muscles. Toutes les cellules, peu importe l’organisme, sont en grande partie composées de protéines.
L’ensemble des régimes recommandés comportent une consommation bien plus importante de végétaux que de produits animaux. Il est clair que végétaliser son alimentation est bénéfique pour la santé.
L’agriculture est le deuxième secteur le plus émetteur de GES en France, représentant près de 23 % du total national.
L’élevage, lui, est responsable de 68 % des émissions de méthane tandis que la culture des sols représente 80 % des émissions d’azote.
Les émissions sont cependant calculées avec plus ou moins de précision, variant selon la méthode adoptée.
Par exemple, le GIEC propose trois niveaux de précision en utilisant des coefficients multiplicateurs pour chaque catégorie de sources émettrices, type de GES et des données liées aux activités concernées.
Il est primordial d’ajuster nos modes de production afin de diminuer l’impact des élevages et des productions agricoles sur les GES tout en garantissant des bénéfices aux producteurs.
directeur scientifique de la Fondation FARM et chercheur associé à SciencesPo Bordeaux
En bref
La sécheresse de 1973, ayant altéré la production américaine de soja de 30 %, a provoqué un embargo américain sur cette ressource. Par conséquent, la dépendance protéique européenne s’est révélée au grand jour.
Aujourd’hui en France, 1,5 million de tonnes de soja sont importés par an, dont 58 % en provenance du Brésil, principalement pour subvenir à l’alimentation animale.
Un plan de relance inédit sur l’aspect financier et en matière d’engagement de l’État a été décidé. Ce plan paraît plus ambitieux que les anciens car il semble pourvu de la volonté de se focaliser et de développer l’aspect filière.
La réussite du plan de relance de 1973, en réponse à l’embargo, se trouve dans le fait que nous nous sommes appuyés sur des subventions d’investissements sur le long terme pour développer la filière oléagineuse.
Partant de ce constat, le défi actuel consiste à verrouiller la filière protéagineuse au sein de l’agriculture et de l’économie française et plus largement européenne.