président du Comité consultatif national d'éthique (CCNE)
En bref
Un projet de loi sur la question de la fin de vie doit être présenté au gouvernement d’ici au 21 septembre 2023.
La question de la fin de vie fait des remous en France, car elle met en tension deux grands principes éthiques : la liberté individuelle et la solidarité.
Le dialogue démocratique entre les scientifiques d’une part et les politiques et citoyens d’autre part est indispensable sur ces questions de société.
Le rôle des scientifiques est d’apporter un éclairage aussi neutre que possible en fournissant des informations précises, le rôle des politiques est de trancher.
Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) est une sorte de boussole scientifique de l’éthique, qui rend des avis nuancés et argumentés.
directeur de recherche INSERM à l’Institut de Médecine régénératrice et Biothérapie de Montpellier (IRMB)
En bref
Découvrir un traitement qui fait gagner 3 à 5 ans de vie sur une maladie mortelle augmente en même temps la probabilité d'avoir une autre maladie liée au vieillissement plus tard.
Il faudrait donc considérer le vieillissement comme une maladie à part entière, de façon à éviter les pathologies qui y sont liées.
Reprogrammer les cellules vieillissantes permettrait de combattre les pathologies liées à l’âge tout en gagnant en longévité.
En modifiant des cellules sénescentes, il serait également possible d’opérer un processus de rajeunissement.
À l’avenir, on pourrait prescrire à des êtres humains non-malades des molécules comme la metformine, qui vise à repousser l’ensemble des pathologies liées à l'âge.
Anne-Marie Guillemard, professeure émérite de sociologie à l’Université de Paris-Cité
Le 29 juin 2022
5 min. de lecture
Anne-Marie Guillemard
professeure émérite de sociologie à l’Université de Paris-Cité
En bref
De nombreux pays, notamment dans l’OCDE, s’inquiètent du « vieillissement » de leur population. Mais cette vision insiste sur les coûts et sur les effets négatifs.
Or la révolution de la longévité offre à la société des ressources, des compétences et des capacités, qu’il faut apprendre à optimiser comme ont su le faire les pays d’Europe du Nord.
Des politiques publiques d’« age management » à destination des entreprises permettent d’améliorer le taux d’emploi des seniors en leur offrant des perspectives réelles et soutenables.
Pour le grand âge, la question de l’autonomie appelle des réponses flexibles, sous la forme de paniers de services et de parcours différenciés en fonction des besoins, en privilégiant la prévention.
Aux politiques d’hier, segmentées par l’âge et figeant les statuts, on substituera des politiques du cycle de vie, organisant des modulations en fonction des besoins, des possibilités, des aspirations.
Auteurs
Anne-Marie Guillemard
professeure émérite de sociologie à l’Université de Paris-Cité
Anne-Marie Guillemard est membre émérite du Centre d’études des mouvements sociaux (EHESS) ainsi que membre du comité de rédaction de Ageing and Society et siège à titre d’expert au Conseil d’Orientation des Retraites. Elle est une spécialiste reconnue des comparaisons internationales portant sur la protection sociale, les systèmes de retraite et l’emploi. Parmi ses nombreux ouvrages, on citera notamment Allongement de la vie. Quels défis ? Quelles politiques ? (dir., avec E. Mascova, La Découverte, 2017) et Social Policies and Citizenship: The Changing Landscape (dir., avec A. Evers, Oxford University Press, 2013).