professeure en médecine vasculaire et cheffe de service à l’Institut Cœur Poumon du CHU de Lille
En bref
Les problèmes cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité chez les femmes, notamment en raison de risques liés à leur anatomie, leur physiologie et leur profil hormonal.
Lors de l'utilisation de la contraception, les œstrogènes de synthèse augmentent le risque d’hypertension artérielle et activent la coagulation, ce qui accroît le risque de thrombose.
Les femmes qui prennent des œstrogènes de synthèse après l’accouchement s’exposent également à des risques de thromboses, d’embolies massives et de mort subite.
Les traitements du cancer du sein peuvent être associés à des complications cardiovasculaires et près de 40 % des femmes ne réalisent pas leur mammographie, ce qui complique le dépistage.
Pour lutter contre les problèmes cardiovasculaires, des initiatives comme Le Bus du Cœur des Femmes visent à réduire les inégalités d'accès aux soins en France notamment en facilitant le dépistage des maladies cardiovasculaires.
professeure associée au département d'immunologie de l'Université de Toronto
En bref
Alors que la recherche médicale se spécialise de plus en plus en fonction du sexe et du genre, des différences spécifiques au sexe apparaissent dans les études de sciences fondamentales.
Le fait d'avoir des chromosomes sexuels XX par opposition à XY peut notamment avoir une incidence sur la réaction d'un individu face à une infection, au cancer, à l'hypertension, à l'asthme et même à la neurodégénérescence.
Les différences spécifiques au sexe doivent être mieux comprises pour s'assurer que les traitements médicaux sont adéquats pour les personnes assignées au sexe féminin à la naissance.
Un échographe portable sous forme d’un patch ultrasonore fixé au soutien-gorge a été mis au point par une équipe de chercheurs du MIT.
Le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme, un dépistage tardif augmente considérablement le taux de mortalité.
Ce dispositif innovant permettrait de dépister précocement, de suivre l’évolution et les effets du traitement du cancer du sein.
En se basant sur la même technologie que les échographes utilisés dans les structures hospitalières, il est possible d’obtenir des images de résolution équivalente à ces derniers.
Le patch devra encore prouver, lors des essais cliniques, qu’il est pratique, doux et léger ; le tout sans compromettre la qualité de l’image.
chercheuse épidémiologiste à l’Institut national du sport de l’expertise et de la performance
En bref
Les femmes sont sous-représentées et sous-considérées dans le sport, elles ne représentent que 35 % des participantes aux études des sciences du sport.
Le cycle menstruel et hormonal peut impacter leurs résultats, il est donc nécessaire de mieux comprendre la physiologie des femmes.
Les œstrogènes auraient des propriétés anaboliques intéressantes pour la construction et la récupération musculaire.
Il faut adapter les entraînements au profil et au cycle de chaque femme, individuellement.
Pour cela, des programmes de recherche se mettent en place et aident les sportives à améliorer leurs performances, en prenant en compte leur cycle menstruel.
professeure d'épidémiologie reproductive et génomique à l'Université d'Oxford
En bref
L'endométriose, longtemps négligée par la recherche scientifique, connaît un regain d’intérêt et de récentes avancées.
L’origine de la maladie est dorénavant connue (probablement un dysfonctionnement des cellules endométriales du sang menstruel), mais des questions persistent sur les raisons de son développement chez certaines personnes.
L'endométriose est difficile à étudier en raison de l'absence de modèles animaux adéquats et des difficultés à suivre l'évolution de la maladie.
Les recherches récentes ont découvert une forte composante génétique dans l'endométriose, avec des liens inattendus avec d'autres maladies inflammatoires et douloureuses.
Les traitements actuels de l'endométriose sont principalement hormonaux, mais il y a un besoin urgent de développer des options non-hormonales et adaptées à tous les patients, y compris les hommes transgenres.