directeur de recherche au CNRS, directeur du Laboratoire de Chimie Moléculaire (LCM), et professeur chargé de cours à l'Ecole Polytechnique (IP Paris)
En bref
Le GIEC estime nécessaire la captation du CO2 anthropique par les océans pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C.
Pour la première fois une solution visant à booster cette absorption va être testée : une île artificielle sera disposée sur le lac de l’École polytechnique (IP Paris).
Cette île sera équipée pour extraire le CO2 de l’eau pour augmenter sa capacité à capter le CO2 atmosphérique.
En parallèle, le modèle sera capable de produire de l’hydrogène pour produire du carburant de synthèse à partir de l’eau de mer.
Avec ce processus neutre en carbone, pas encore mature, les chercheurs espèrent pouvoir produire 1L de carburant par jour à partir de 4 m3 d’eau de mer.
directeur de recherche en océanographie au CNRS à Sorbonne Université et IDDRI-Sciences Po
Alexandre Magnan
chercheur sénior "adaptation au changement climatique" à l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales (IDDRI-Sciences Po)
En bref
L’océan est un « régulateur climatique » pour la planète. En 50 ans, il aura absorbé 93 % de l’excès de chaleur sur terre, et 25 % des rejets de CO2 par les activités humaines, limitant ainsi le réchauffement de l’atmosphère.
C’est toutefois au prix de répercussions importantes sur son fonctionnement chimique et physique, entre réchauffement, acidification, désoxygénation et élévation du niveau de la mer.
L’océan propose différentes solutions pour limiter le réchauffement climatique, que les chercheurs ont catégorisé. On a ainsi des solutions dites Décisives, À faible regret, Non prouvées et Risquées.
Si les mesures Décisives et À faible regret sont à l’évidence à prioriser pour l’action, elles ne seront pas suffisantes. La recherche scientifique doit continuer à explorer le champ des solutions Non prouvées et à comprendre les conditions d’application des solutions Risquées.
directeur de recherche CNRS au Laboratoire de Météorologie Dynamique (IP Paris)
T. Alan Hatton
professeur Ralph Landau de pratique du génie chimique à MIT
En bref
Les océans pourraient permettre de réduire les émissions de GES : le CO2 est capté en surface par des processus physico-chimiques naturels.
Mais l’augmentation de la concentration atmosphérique en CO2 liée aux activités humaines fait qu’aujourd’hui l’océan n’absorbe que 25 % des émissions.
Alcaliniser l’eau pour augmenter son pH améliorerait la capacité de captage des océans et contrebalancerait leur acidification.
Selon une modélisation, il serait possible de doubler le potentiel de captage de la Méditerranée après 30 ans d’alcalinisation.
Reste que les scientifiques ont encore peu de recul sur ces procédés étudiés depuis seulement quelques décennies, et que l’océan lui-même est un système mal connu.