directeur de projet chez The Shift Project et cofondateur Virtus Management
En bref
La consommation énergétique du secteur numérique relève à 45 % de la production des équipements et à 55 % de l'usage qui en est fait.
Le Think tank The Shift Project a démontré que l'amélioration du ratio d'efficacité énergétique ne suffisait pas à compenser l'augmentation des usages.
Le téléchargement vidéo représente à présent entre 65 et 70 % des flux de données mondiaux et elle est responsable de 20 % des émissions de GES du secteur.
Les techniques marketing et technologiques comme le ‘design addictif’ des fournisseurs comme Netflix nous incitent à consommer plus.
Pour Hugues Ferreboeuf, nous devons changer de modèle économique et les ressources numériques devraient être considérées comme des ressources rares.
James Bowers, Rédacteur en chef de Polytechnique Insights
Le 22 septembre 2021
5 min. de lecture
Jean-Paul Delahaye
mathématicien et professeur émérite de l'Université de Lille
En bref
D'une valeur de 0 $ à l'origine, chaque bitcoin vaut aujourd'hui 43,144 $ (le 21 septembre 2021), avec une capitalisation de 800 milliards de dollars, soit ~44 % de la valeur de toutes les crypto-monnaies.
La libération et la circulation des bitcoins sont assurées par un réseau d'ordinateurs qui fonctionne sans autorité centrale (réseau peer-to-peer).
Dans un processus appelé « minage », le bitcoin utilise un protocol appelé proof-of-work, qui implique une importante dépense d'électricité, où les mineurs peuvent gagner ~270 000 dollars (le 21 séptembre 2021).
Jean-Paul Delahaye estime la consommation énergétique du bitcoin à 31 TWh/an, soit l'équivalent de quatre réacteurs nucléaires.
Pour réduire cette consommation d'énergie, le réseau pourrait s'éloigner d'un protocole de preuve de travail – comme ceux utilisés par d'autres cryptomonnaies – mais il est peu probable que cela se produise car les détenteurs de bitcoins sont peu motivés.
directeur des relations extérieures et internationales de Qarnot Computing
En bref
Fondé en 2010, Qarnot Computing utilise la chaleur émise par les serveurs informatiques pour chauffer des bâtiments.
L’entreprise propose aussi désormais une chaudière numérique qui produit de l’eau chaude à plus de 60° C.
Ils estiment qu’ils peuvent réduire de 81 % les émissions de CO2 par rapport à un modèle classique de data center.
De nouveaux secteurs s'y intéressent, notamment avec le développement de l'intelligence artificielle et du « machine learning », des logiciels de mécanique des fluides et de la recherche médicale.
Qarnot Computing envisage de vendre prochainement sa chaudière en « stand alone », c'est-à-dire qu'un client pourrait l’acheter et l’utiliser à la fois pour le calcul et pour chauffer l'eau.
Auteurs
Sophy Caulier
journaliste indépendante
Sophy Caulier est diplômée en Lettres (Université Paris-Diderot) et en Informatique (Université Sorbonne Paris Nord). D'abord journaliste en rédaction à Industrie & Technologies puis à 01 Informatique, elle est devenue journaliste pigiste pour des quotidiens (Les Echos, La Tribune), des magazines spécialisés - ou pas - et des sites web. Elle écrit sur le numérique et l'économie en général, mais aussi sur le management, les PME, l'industrie ou le spatial. Aujourd'hui, elle écrit principalement pour Le Monde et The Good Life.
James Bowers est docteur en biologie moléculaire du Museum national d’Histoire naturelle avec un master en production des médias scientifiques de l’Imperial College de Londres. Il a conçu pendant six ans des contenus scientifiques pour le numérique, la télévision et d’autres médias, au Royaume-Uni et en France. Plus récemment, il a travaillé trois ans en tant que consultant et formateur scientifique pour l’agence Agent Majeur, où il a coécrit le livre Sell Your Research: Public Speaking for Scientists, paru aux éditions Springer.