directrice de recherche en sciences animales à l’Inrae Clermont-Auvergne-Rhône-Alpes
En bref
Selon la FAO, en 2010 l’élevage était responsable de l’émission de 8,1 milliards de tonnes (gT) équivalent CO2 principalement en raison de l’élevage des bovins (62 % des émissions du secteur).
Ce secteur dispose de leviers pour diminuer son empreinte : la fermentation entérique (44 % des émissions mondiales de l’élevage), l’alimentation animale (41 %) et la gestion des effluents (10 %).
Les émissions sont liées à notre consommation. Plus l’animal est gros, plus il ingère d’aliments et plus il produit de méthane. Une vache émet environ 600 L de CH par jour, contre 60 L pour un mouton.
Un additif alimentaire reconnu comme anti-méthanogène pourrait aider à la réduction de la 3-NOP. Les études montrent qu’il offre un potentiel de réduction de 20 à 40 % de la production de CH4.
directeur de recherche Inrae spécialiste des liens entre activité agricole et cycles biogéochimiques
En bref
En 2010, la production de viande et de produits laitiers a contribué à l’émission de 9,8 milliards de tonnes (gT) équivalent CO2, soit 20 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) anthropiques tous secteurs confondus.
Les changements d’usage des sols, comme la déforestation de l’Amazonie afin de planter du soja, représentent plus d’un tiers des émissions de GES de l’alimentation animale.
Les systèmes actuels de production végétale sont très spécialisés. Un des leviers pouvant aider à la diminution des émissions de GES reposerait sur une agriculture plus diversifiée.
La pire des choses serait de réduire l’élevage en France tout en continuant à manger autant de viande que l’on importerait.
expert au service valorisation des déchets de l’Ademe
En bref
Les effluents (eaux usées) d’élevages sont responsables d’environ 10 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’élevage.
Ces émissions sont liées à leur mode de stockage et de traitement.Au 1er janvier 2022, on dénombre 1175 unités de méthanisation en France, dont 805 utilisaient des effluents agricoles en 2021.
La méthanisation continue de se développer avec, ces dernières années, une forte dynamique qui a notamment permis l’ajout de 1,5 TWh de capacité annuelle installée.
Il est indispensable d’encadrer cet usage afin d’éviter la concurrence alimentaire. En France, cette part est limitée réglementairement à 15 % des zones cultivées, et est actuellement comprise entre 3 et 6 %.
Auteurs
Anaïs Marechal
journaliste scientifique
Anaïs Marechal est docteure en géosciences. Elle s’est d’abord intéressée aux séismes, qu’elle étudie au sein de laboratoires de recherche et sur le terrain pendant plusieurs années. En 2017, elle décide de se former au journalisme scientifique au sein de l’ESJ Lille. Elle travaille depuis en tant que journaliste indépendante pour différents titres de presse écrite généraliste, spécialisée et professionnelle où elle y traite du climat, de la santé ou encore des nouvelles technologies.