chercheur au Centre National de Recherches Météorologiques (CNRM)
En bref
En janvier 2025, de incendies touchent la région de Los Angeles et les analyses montrent que l’aridité et la chaleur figurent parmi les facteurs expliquant ces feux.
Des scientifiques montent que parmi les 103 sécheresses étudiées jusqu à présent, 71 ont été rendues plus sévères ou probables par le réchauffement climatique.
Le réchauffement climatique impacte les sécheresses en modifiant les précipitations, en diminuant les stocks de neige dans certaines régions et en augmentant l’évapotranspiration.
Si les sécheresses météorologiques sont peu affectées par le réchauffement climatique, on observe une augmentation des sécheresses agricoles partout dans le monde.
Sans diminution drastique des émissions de gaz à effet de serre, environ un tiers des terres devraient souffrir d’une sécheresse au mieux modérée d’ici 2100.
climatologue à Météo-France spécialiste de la ressource en eau
Bertrand Decharme
directeur de recherche CNRS au Centre National de Recherches Météorologiques (CNRM)
Eric Sauquet
directeur de recherche en hydrologie à l'INRAE
En bref
En France, le printemps 2024 a été le 4ème plus pluvieux enregistré depuis 1959, ce qui interroge le lien entre les précipitations et le changement climatique induit par les activités humaines.
Pourtant, aucune tendance nette ne se dégage à l’échelle nationale concernant l’évolution globale des précipitations annuelles.
À une échelle géographique plus restreinte, on observe toutefois une augmentation des pluies hivernales sur la moitié nord du pays et une diminution des précipitations estivales sur la moitié sud.
Si les précipitations devraient augmenter au nord de l’Europe sous l’effet du changement climatique, le bassin méditerranéen deviendra plus aride.
D’ici 2100, les projections ne prévoient pas de tendance claire pour les précipitations annuelles, mais indiquent des disparités saisonnières et régionales plus marquées.
directeur de recherche spécialiste du cycle de l’eau au Laboratoire de météorologie dynamique (CNRS) et enseignant à l'École polytechnique (IP Paris)
En bref
Avec le réchauffement climatique, les épisodes de pluies extrêmes s'intensifient, mais il reste difficile de prévoir avec précision les risques d'inondation futurs.
La relation de Clausius-Clapeyron montre qu’en raison du réchauffement climatique, les régions arides deviennent plus sèches, tandis que les régions humides deviennent encore plus humides.
Cependant, il est difficile à ce jour de caractériser précisément l’impact du réchauffement climatique sur les précipitations extrêmes, qui sont intermittentes et variables selon les zones géographiques.
Tout ce que nous savons pour anticiper les inondations est que lors d’un évènement de précipitation intense, l’intensité est augmentée par la présence de plus de vapeur d’eau dans l’atmosphère.
Le risque d’inondation dépend du climat, mais aussi des impacts directs des activités humaines, comme l’imperméabilisation des sols, qui amplifie ce risque, tandis que certains ouvrages hydrauliques peuvent le réduire.
professeure en management de l'innovation à l'École polytechnique (IP Paris)
Juan Diego Avila Hurtado
étudiant en Master à l'École polytechnique (IP Paris)
Hector Bonnel
étudiant en Master à l'École polytechnique (IP Paris)
Alexander Bracklo
étudiant en Master à l'École polytechnique (IP Paris)
En bref
Si les politiques en matière d’eau se concentrent sur les sources d’eau visibles (eau bleue), la prise en compte de l’eau stockée dans le sol et la végétation (eau verte) est primordiale.
L’eau verte est la plus grande contributrice d’eau douce au niveau mondial, et elle est nécessaire aux écosystèmes terrestres, qui peuvent absorber 25 à 30 % du dioxyde de carbone émis par les combustibles fossiles.
L’eau évaporée d'une région d’un pays peut avoir un impact significatif sur les précipitations dans des régions éloignées, car les pays sont interconnectés en termes de cycle hydrologique.
L’eau doit être reconnue comme un bien commun mondial, où les ressources en eau visibles, l’eau verte et les flux d’humidité atmosphérique d’un pays, impactent d’autres pays du monde.
La COP29 a permis de poser les jalons d’un pacte mondial pour l’eau, en soulignant la nécessité de prendre en compte les enjeux liés à l’eau des populations autochtones, des jeunes et des migrants.