professeur en économie de l’écologie et environnementale à l’Université Paris-Saclay
Vincent Viguié
chercheur en économie de l’adaptation au changement climatique au CIRED
En bref
L’adaptation est le processus d’ajustement au climat actuel ou prévu et à ses effets, afin d’atténuer les dommages ou d’exploiter les opportunités bénéfiques.
Couplée à l’atténuation, l’adaptation est utile dans de nombreux secteurs, comme les risques territoriaux ou la sécurité alimentaire.
Le rôle de l’État est clé, car il permet de coordonner les acteurs et de diffuser les bonnes informations.
L’adaptation transformationnelle consiste à modifier les caractéristiques fondamentales d’un système, par opposition à l’adaptation incrémentale.
La Commission globale sur l’adaptation estime que l’investissement de 1,8 milliards de dollars entre 2020 et 2030 peut générer 7,1 milliards de dollars de bénéfices.
Edward Gérardeaux, HDR de l’INP Toulouse et directeur adjoint de l’unité de recherche Aïda au Cirad et Emmanuelle Quillérou, économiste de l’environnement et des ressources naturelles à l’Université de Bretagne Occidentale
Le 16 mai 2023
6 min. de lecture
Edward Gérardeaux
HDR de l’INP Toulouse et directeur adjoint de l’unité de recherche Aïda au Cirad
Emmanuelle Quillérou
économiste de l’environnement et des ressources naturelles à l’Université de Bretagne Occidentale
En bref
Depuis les années 60, le réchauffement climatique a réduit les rendements globaux du maïs, du blé et du riz, et ralenti la croissance de la productivité agricole de 21 %.
Mais le réchauffement climatique peut aussi bénéficier à certaines cultures, car la hausse globale de la concentration atmosphérique en CO2 stimule la photosynthèse.
L’insécurité alimentaire va augmenter, particulièrement en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et en Amérique centrale, avec +8 à +80 millions de personnes touchées.
L’océan Arctique deviendrait exempt de glace en été avant 2050, ce qui signifierait que de nouvelles routes maritimes et ressources naturelles deviendraient accessibles.
Si quelques communautés pourront tirer des bénéfices du réchauffement climatique, c’est au détriment du reste du monde qui sera affecté négativement.
chercheur sénior "adaptation au changement climatique" à l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales (IDDRI-Sciences Po)
En bref
Les groupes de population les plus vulnérables au changement climatique sont ceux en situation précaire et/ou en situation d’isolement.
Mais les parties plus aisées des sociétés vont aussi en souffrir, moins rapidement et moins directement, car leur richesse repose sur toutes les autres strates de la société.
Le niveau de risque de certains territoires s’élève en raison de l’intensification des aléas naturels, comme les zones intertropicales et polaires.
La sécheresse peut accélérer la déstabilisation sociale et politique des zones où des conflits existent déjà, comme les zones semi-arides d’Afrique.
L’adaptation est la solution pour réduire les vulnérabilités, mais elle suppose entre autres des changements institutionnels et des politiques publiques pertinentes.
Auteurs
Edward Gérardeaux
HDR de l’INP Toulouse et directeur adjoint de l’unité de recherche Aïda au Cirad
Dr Edward Gérardeaux, HDR de l’INP Toulouse, chercheur physiologiste et agro-modélisateur des systèmes de cultures, directeur adjoint de l’unité de recherche Aïda au Cirad. Il est basé à Montpellier et a travaillé sur la durabilité et l’adaptation des systèmes coton et céréales en Afrique de l’Ouest et du Centre (Bénin, Guinée, Sénégal, Cameroun, Madagascar). Il est également apiculteur amateur.
Emmanuelle Quillérou
économiste de l’environnement et des ressources naturelles à l’Université de Bretagne Occidentale
Économiste de l'environnement et des ressources naturelles. Maître de conférences à l'Université de Bretagne Occidentale. Co-animatrice de l’Axe A de l’UMR AMURE : Développement et durabilité des activités maritimes et littorales. Intéressée par tout ce qui touche à l’environnement, l’océan, l’agriculture, et quelques autres. Apportant une perspective économique et des compétences en coordination scientifique dans des projets collaboratifs multidisciplinaires / interdisciplinaires / trans-disciplinaires, du niveau local au niveau mondial, dans un cadre de recherche scientifique et de développement des capacités. Travail à l’interface science-politiques publiques et science-société.