chercheur associé à l'Institut du Développement Durable et des Relations Internationales (IDDRI)
En bref
Le secteur du bâtiment est responsable de 28 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), dont deux tiers ne concernent que les émissions indirectes (chauffage, éclairage, ventilation etc.).
Trop peu exploitée pour le moment, il est pourtant crucial d’opérer la rénovation énergétique afin de réduire les émissions indirectes de GES.
Si la rénovation énergétique est si lente à mettre en place et à massifier, c’est parce qu’elle manque à la fois d’une vraie prise en charge publique et d’un soutien de la part des immobiliers.
Nous sommes sur une trajectoire encourageante mais qui ne permet pas encore de remplir les objectifs long terme : la rénovation énergétique doit donc véritablement s’imposer comme nouvelle norme sociale.
doctorant au Centre de Recherche en Gestion (i3-CRG*) à l'École polytechnique (IP Paris)
En bref
En matière de rénovation, l’IA est utilisée dans plusieurs domaines. C’est aujourd’hui celui de la conception qui voit les avancées les plus prometteuses, avec des plans automatisés.
L’IA joue un rôle plus important dans les opérations à l’échelle d’un quartier : les métiers industriels impliqués sont pratiqués par des acteurs économiques puissants, en pointe sur le plan technologique.
Les décideurs sont confrontés à de nouvelles variables comme la résilience climatique, qui n’ont pas de solutions techniques évidentes.
À des stades précoces de la discussion, l’IA peut générer automatiquement des représentations optimisées, qui permettent aux décideurs de gagner du temps.
On peut modéliser des réseaux neuronaux artificiels en les mettant dans des situations de compétition pour qu’ils développent de meilleures stratégies : l’un sera une modélisation de l’ensemble urbain, l’autre jouera le rôle de l’attaquant (froid, chaleur, inondation).
Pour pallier la quantité d’émissions de gaz à effet de serre (GES) produite par la fabrication des matériaux de construction, opter pour les matériaux biosourcés (issus de biomasse animale ou végétale) semble une bonne alternative.
À l’inverse des matériaux conventionnels, les matériaux biosourcés permettent non seulement d’éviter de déstocker le carbone des sols mais encore de stocker du CO2 atmosphérique pendant des dizaines d’années.
Les matériaux biosourcés offrent de nombreuses opportunités, pour le confort général et l’empreinte carbone, à condition que la biomasse extraite soit compensée par la production.
Pourtant, les matériaux biosourcés ne représentent aujourd’hui que 12 % des matériaux utilisés dans le bâtiment : c’est l’arrivée de nouvelles réglementations qui pourrait permettre de changer la donne.