directeur de recherche au CNRS à l’ENS Paris Saclay
En bref
Le ciment, qui est le principal constituant du béton, est à l’origine à lui seul d'environ 7 % des émissions mondiales de CO2.
L’objectif du nouveau laboratoire commun « Matériaux cimentaires éco-efficaces » (MC²E), fruit d’une collaboration entre le CNRS, l’ENS Paris Saclay et Ecocem, est de développer des ciments alternatifs à faible impact carbone.
Les chercheurs du MC²E ont réussi à diviser par cinq la quantité de ciment dans les bétons.
Ils ont également mis au point un nouveau ciment (breveté) basé sur des résidus de l’industrie sidérurgique, dont l’impact carbone est réduit d’environ 80 % par rapport à un ciment classique. Ce nouveau ciment est déjà sur le marché.
Il pourrait donc être possible d’atteindre assez rapidement la neutralité carbone dans ce domaine sans avoir à recourir à des techniques dites de rupture.
directeur de recherche du lab recherche environnement à MINES ParisTech
En bref
Les chercheurs sont en train de développer des outils logiciels pour faciliter le processus de conception de bâtiments plus respectueux de l'environnement.
Une telle approche d'écoconception progresse dans le secteur du bâtiment.
L'objectif est de prendre des décisions pertinentes le plus tôt possible dans le processus de conception d'une construction, car ce sont celles qui auront le plus d'impact sur la performance environnementale d'un projet in fine.
Les logiciels fonctionnent aussi bien pour la rénovation de bâtiments anciens que pour la construction de nouveaux bâtiments.
L'une des techniques d'optimisation développée par l'équipe de Mines ParisTech, basée sur les « algorithmes génétiques », a été utilisé par des constructeurs de maisons individuelles.
fondateur du lab ingénierie et co-fondateur de Mobius réemploi
En bref
L’entreprise mobius réemploi propose d'intégrer des matériaux issus du réemploi dans des constructions neuves ou réhabilitées.
Il s’agit d’effectuer une étude approfondie de faisabilité architecturale et technique de l’intégration de ces matériaux en lieu et place de matériaux neufs, et ce dès la phase de conception.
Si le réemploi des matériaux de construction a des vertus environnementales, il est actuellement plus coûteux que les matériaux neufs.
En revanche, le domaine de la construction sera soumis dès 2022 à une réglementation exigeant la limitation des émissions de carbone, donc la question du réemploi des matériaux deviendra importante.
L’avantage du réemploi est qu’il n’est pas soumis aux marchés des matières premières. Les prix peuvent donc rester stables dans le temps.
Auteurs
Isabelle Dumé
journaliste scientifique
Isabelle Dumé est titulaire d'un doctorat en physique. Elle collabore avec différents magazines scientifiques et médias, des institutions publiques et privées, et des acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche en France et dans le monde.