maître de conférences au King’s College London et chercheur associé à l'Institute of Middle Eastern Studies
En bref
La guerre par procuration est un moyen pour les États de rester engagés dans des guerres sans fin, qui se déroulent dans une zone grise entre la guerre et la paix.
Elle implique d'externaliser et de déléguer les opérations armées au marché : sociétés militaires et de sécurité privées, groupes rebelles et milices, acteurs non étatiques.
La guerre par procuration se joue aussi avec des outils technologiques, avec les guerres de l’information.
Parmi les substituts, enfin, il faut compter des agents non-humains, de la robotique à l’intelligence artificielle.
ingénieur de recherche à l’ESDR3C (CNAM) et enseignant à Sciences Po Paris
En bref
Les menaces hybrides viennent d’États qui ajoutent à la guerre conventionnelle la manipulation de l’information, mais aussi d’entités hybrides, criminelles ou terroristes.
La prise en compte de ces menaces appelle d’autres moyens d’action, eux-mêmes hybrides : la « guerre avant la guerre ».
La « prévention augmentée » combinerait l’épée (drones armés, cyber-offensives et offensives dans le champ « cyber », entendu au sens extensif du terme) pour agir à l’extérieur et le bouclier (cyber-sécurité et sécurité par le cyber) pour protéger nos territoires.
L'Europe doit encore renforcer ses capacités dans ce domaine, d’autant que ces menaces obligent à renouveler nos réponses en matière d’anticipation : les défis posés sont technologiques, juridiques et éthiques.
experte au sein de l'Observatoire Géostratégique de Genève et chargée de cours en géopolitique de la Russie à l'Université Paul Valéry de Montpellier
Arnaud Mercier
professeur en information-communication à l’Institut Français de Presse (université Paris 2 — Assas)
En bref
L’information est une arme essentielle en temps de guerre, notamment quand le conflit est aussi proche de nous.
En France, l’information ne se dirige que dans le même sens, ce qui peut pousser les citoyens à aller chercher des renseignements différents.
La Russie a fait émerger de faux sites dont les informations sont relayées par de faux comptes, de façon à influencer les sources mainstream.
Les faux comptes et les fake news visent à faire perdre le fil des événements, afin de semer le doute.
C’est l’image de l’Occident qui est en ligne de mire : les faux comptes font plus de dégâts dans les sociétés où un sentiment anti-occidental est déjà présent.
Auteurs
Richard Robert
journaliste et auteur
Éditeur du site Telos et auteur, Richard Robert enseigne à Sciences-Po. Il a dirigé la Paris Innovation Review de 2012 à 2018. Derniers ouvrages : Le Social et le Politique (dir., avec Guy Groux et Martial Foucault), CNRS éditions, 2020, La Valse européenne (avec Élie Cohen), Fayard, publié en mars 2021.