adjoint scientifique et économiste-prospectiviste à IFP Énergies nouvelles et directeur de recherche à l’IRIS
Candice Roche
chargée de recherche en géopolitique des métaux et de la transition écologique à l'IFPEN
Vincent d’Herbemont
ingénieur civil au département économie et évaluation environnementale d’IFP énergies nouvelles
Louis-Marie Malbec
ingénieur économiste à l'IFP énergies nouvelles
En bref
Via le projet « Vision 2030 », l’Arabie saoudite affiche clairement ses ambitions de diversifier son économie pour devenir un leader des technologies bas-carbone.
Suivre le mouvement de décarbonation imposé par la crise climatique, force le royaume (qui doit 60 % de ses recettes au pétrole) à viser d’autres marchés que les hydrocarbures.
Pour cela, le pays veut exploiter le fort potentiel minéral de son sous-sol et en développer une base industrielle efficace dans le secteur minier et métallurgique.
La dernière évaluation a mis en exergue l’abondance d’or, de cuivre, de zinc, de nickel, de terres rares, de lithium et manganèse dans le sol saoudien.
L’Arabie saoudite affiche une nouvelle stratégie sur la scène diplomatique : le multi-alignement.
La stratégie polymorphe du pays accentue sa concurrence avec les Émirats arabes unis pour la place de leader de la région.
Anna Creti, professeure titulaire à l'Université Paris-Dauphine-PSL, directrice de la Chaire d'économie du climat et directrice associée de la Chaire d'économie du gaz
Le 12 mai 2021
4 min. de lecture
Anna Creti
professeure titulaire à l'Université Paris-Dauphine-PSL, directrice de la Chaire d'économie du climat et directrice associée de la Chaire d'économie du gaz
En bref
La modification de la demande de certaines ressources stratégiques - du fait de la transition énergétique - entraînera dans les années à venir une restructuration de la géopolitique des matières premières.
Historiquement, les tensions géopolitiques dues aux matières premières sont surtout liées au pétrole, dont le prix a augmenté de 400% entre 2002 et 2008.
L'importation de gaz naturel est également pour l'Europe un enjeu géostratégique important. L'UE essaie ainsi de diversifier ses canaux d'approvisionnement (notamment via la Turquie) pour ne pas dépendre exclusivement de la Russie.
À mesure que le monde s'oriente vers une réduction de ses émissions carbone, la demande de nouvelles matières premières (comme le lithium) pourrait à son tour déplacer le centre de gravité du pouvoir géopolitique vers des régions comme l'Amérique latine.
professeur au Centre économie et management de l'énergie (IFP School)
En bref
Après 15 années de croissance portée par l’essor du gaz de schiste américain, cette énergie – qui représente 25% de la consommation mondiale – est à la croisée des chemins.
Les tenants de l’option gazière considèrent que « l’âge d’or » n’est pas terminé compte tenu de l’abondance des ressources, de leur prix modéré et des installations industrielles qui pourront être réutilisées par les « gaz verts » (bio-méthane, hydrogène)
Les tenants du déclin gazier estiment que la demande pourrait baisser sous l’impulsion des politiques publiques orientées vers la décarbonation.
Clément Boulle, Directeur exécutif de Polytechnique Insights
Le 12 mai 2021
5 min. de lecture
Marc-Antoine Eyl-Mazzega
directeur du Centre énergie & climat de l'Institut français des relations internationales (Ifri)
En bref
L’Union européenne s’apprête à proposer un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières.
Ce mécanisme a pour objectif d’éviter de pénaliser les producteurs européens vis-à-vis des producteurs étrangers et d’éviter les « fuites de carbone » que pourraient entraîner des délocalisations de production.
Le carbone devient progressivement un levier diplomatique, comme le montre le programme nucléaire adopté par la Pologne afin de réduire son empreinte et de sortir de son isolement diplomatique au sein de l’Union.
Emmanuel Hache, adjoint scientifique et économiste-prospectiviste à IFP Énergies nouvelles et directeur de recherche à l’IRIS
Le 12 mai 2021
4 min. de lecture
Emmanuel Hache
adjoint scientifique et économiste-prospectiviste à IFP Énergies nouvelles et directeur de recherche à l’IRIS
En bref
Certains métaux nécessaires aux technologies bas-carbone pourraient venir à manquer à l’horizon 2050. Le cuivre, le cobalt, et dans une moindre mesure, le lithium.
La Chine investit massivement dans les concessions minières et les entreprises de la filière du lithium afin de sécuriser son approvisionnement pour la production de batteries.
Plusieurs pays (Chili, Bolivie, Argentine, RDC) aux ressources abondantes peuvent tirer parti de cette croissance.
Patrice Geoffron, professeur à l’Université Paris-Dauphine et directeur du Centre de géopolitique et des matières premières (CGEMP)
Le 12 mai 2021
4 min. de lecture
Patrice Geoffron
professeur à l’Université Paris-Dauphine et directeur du Centre de géopolitique et des matières premières (CGEMP)
En bref
Pour la première fois, et du fait de la pandémie, les investissements des majors dans les technologies bas-carbone ont dépassé les budgets alloués à l’exploration et la production pétrolière et gazière.
Et ce ralentissement du marché pétrolier semble s’installer sur le long terme : la crise semble durablement modifier la demande, en raison de l’évolution des modes de vie (télétravail, télé-enseignement, télé-médecine).
L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) entrevoit ainsi une croissance de la demande totale d’énergie de seulement 4% durant la décennie (contre +12% envisagés avant la crise sanitaire), soit le niveau de croissance le plus faible depuis les années 1930.
María Eugenia Sanin, maîtresse de conférences en économie à l’Université Paris Saclay et coordinatrice de l'axe Politiques Sectorielles à la Chaire Energie et Prospérité
Le 6 mai 2021
5 min. de lecture
María Eugenia Sanin
maîtresse de conférences en économie à l’Université Paris Saclay et coordinatrice de l'axe Politiques Sectorielles à la Chaire Energie et Prospérité
En bref
L’Argentine, le Chili et la Bolivie forment le « triangle du lithium », qui abrite près de 60 % des ressources mondiales de ce minerai. Des gisements lithinifères ont également été récemment découverts au Pérou, sous forme de roche dure.
Compte tenu de la demande toujours plus forte de batteries, la production de lithium est appelée à croître de manière exponentielle dans les années à venir.
Par ailleurs, 55 % de l’énergie produite en Amérique latine et aux Caraïbes est renouvelable, ce qui devrait permettre à la région de jouer un rôle important dans le domaine de la production d’hydrogène vert.
Pour tirer pleinement parti du potentiel de ces ressources, l’Amérique latine et les Caraïbes devront instaurer une réglementation adéquate, établir des partenariats stratégiques et investir dans des activités de R&D.
maîtresse de conférences en économie à l’Université Paris Saclay et coordinatrice de l'axe Politiques Sectorielles à la Chaire Energie et Prospérité
Olivier Perrin
associé dans le secteur de l’énergie, des ressources et de l’industrie chez Deloitte
En bref
Le secteur des transports est un des plus gros émetteurs de GES, avec 16 % des émissions françaises produites par la voiture.
L’industrie de la voiture électrique soulève des enjeux économiques et géopolitiques majeurs.
L’implication centrale de la Chine dans la confection des batteries pose la question de la dépendance économique.
Les réglementations sur les voitures thermiques et l’embûche économicopolitique des voitures électriques menace l’industrie automobile européenne.
Auteurs
Anna Creti
professeure titulaire à l'Université Paris-Dauphine-PSL, directrice de la Chaire d'économie du climat et directrice associée de la Chaire d'économie du gaz
Anna Creti est titulaire d'un doctorat de la Toulouse School of Economics et d'un post-doc de la London School of Economics. Elle a précédemment travaillé à la Toulouse School of Economics, à l'Université Bocconi, à l'Université de Nanterre et a été en visite à l'Université de Californie Santa Barbara et Berkeley. Elle a également étudié en profondeur la concurrence et la réglementation des services publics en Europe, ainsi que le lien entre l'énergie, le climat et la réglementation environnementale. Aujourd’hui elle est professeure titulaire à l'Université Paris-Dauphine-PSL, directrice de la Chaire d'économie du climat (Un. Dauphine) et directrice associée de la Chaire d'économie du gaz (Université Dauphine, Toulouse School of Economics, IFPEN, Ecole des Mines).
Clément Boulle a une double expérience de journaliste et d'entrepreneur. Il a démarré sa carrière comme journaliste puis rédacteur en chef dans le groupe de la Dépêche du Midi notamment en pilotant le développement éditorial d'un titre de presse locale à Sète. Il a ensuite créé puis revendu la start-up de marketing digital Local Media à destination des annonceurs locaux. Il a également travaillé pour la Croix-Rouge française en tant que consultant afin de concevoir un incubateur d’innovations sociales. Clément est diplômé de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille (ESJ) et titulaire d'un executive MBA de l'INSEAD.
adjoint scientifique et économiste-prospectiviste à IFP Énergies nouvelles et directeur de recherche à l’IRIS
Emmanuel Hache est adjoint scientifique et économiste-prospectiviste à IFP Énergies nouvelles et directeur de recherche à l’IRIS. Docteur en Sciences économiques (Université Paris I) et habilité à diriger des recherches (Université Paris-Nanterre). Il est également diplômé en Géopolitique et prospective de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). Il travaille sur la prospective énergétique et matériaux critiques et sur l’ensemble des questions relatives aux ressources naturelles pour la transition écologique à IFP Énergies nouvelles. Il enseigne la prospective, l’économie et la géopolitique des ressources naturelles dans de nombreux établissements. Il est également chercheur associé à Economix (EconomiX-CNRS, Université Paris Nanterre). Il est l’auteur du livre Géopolitique des énergies paru aux Editions Eyrolles en septembre 2022 et de Métaux, le nouvel or noir co-écrit avec Benjamin Louvet paru aux Editions du Rocher en septembre 2023 et de plus de quatre-vingts articles dans des revues académiques françaises et internationales.
professeur à l’Université Paris-Dauphine et directeur du Centre de géopolitique et des matières premières (CGEMP)
Patrice Geoffron a été président intérimaire et vice-président international de l’Université Paris-Dauphine. Il en a également dirigé le laboratoire d’Economie et est professeur invité à l’Université Bocconi de Milan depuis plusieurs années, ainsi que membre du Cercle des Économistes. Il dirige l’équipe énergie énergie-climat du LED qui anime plusieurs chaires de recherche (Economie du Climat, Economie du Gaz, Marchés Européens de l’Électricité) et un Master (Énergie-Finance-Carbone). Auparavant, il a notamment siégé au conseil mondial de l’International Association of International Association for Energy Economics, et en tant qu’expert auprès de la Convention Citoyenne pour le Climat.
maîtresse de conférences en économie à l’Université Paris Saclay et coordinatrice de l'axe Politiques Sectorielles à la Chaire Energie et Prospérité
María Eugenia Sanin mène des projets de recherche internationaux et supervise de nombreux étudiants en doctorat à l’Université Paris Saclay. Elle a été consultante en énergie et environnement pour des organismes multilatéraux ainsi que pour le secteur public et privé en Amérique, Europe et Afrique. Post-doctorante à l'Ecole Polytechnique, María Eugenia Sanin a un Doctorat de l'Université Catholique de Louvain et une License de l'Université uruguayenne UDELAR.