responsable du pôle Intelligence économique et cheffe de projet de l’Observatoire de l’économie spatiale au Centre national d’études spatiales (CNES)
En bref
En 2019, 95% des investissements dans le secteur spatial étaient réalisés par des organismes publics.
Cette hégémonie des États tend cependant à s’atténuer, avec la montée en puissance d’acteurs privés comme SpaceX ou Planet.
Pour autant, les États ne renoncent pas au spatial : ils préfèrent simplement acheter les satellites ou les services directement à des entreprises tierces, qu’ils subventionnent souvent.
C’est en ce sens que Murielle Lafaye, responsable du Pôle Intelligence économique du Centre National d’Études Spatiales, explique que l’espace est davantage en train de se démocratiser que de totalement se privatiser.
La pollution de l’espace par des débris spatiaux est un problème bien connu des experts du secteur et du grand public.
Pour y remédier, l’entreprise ThrustMe a mis au point un moteur électrique destiné à maintenir les satellites en orbite le plus longtemps possible, et à les ramener sur terre en fin de vie.
Le carburant choisi : l’iode solide, qui permet de diminuer les coûts par 40 ! 1 million d'euros suffirait ainsi pour propulser une constellation entière.
président du Consortium des États membres de l'Union européenne sur la surveillance et le suivi spatiaux
En bref
Aujourd’hui, un risque sur deux de collision en orbite basse est dû à seulement deux évènements : la destruction volontaire d’un satellite chinois en 2007, et la collision entre deux satellites (russe et américain) en 2009.
Ces débris contraignent les équipes au sol à réaliser des manœuvres d’évitement : en 2020, les Européens ont dû en réaliser 31.
Pour régler le problème des débris spatiaux, l’Europe lancera en mai 2021 le European Union Space Surveillance and Tracking (EU SST).
L'objectif de ce programme : protéger les infrastructures spatiales européennes des collisions - intentionnelles ou accidentelles.
chercheur, expert en débris spatiaux à la direction des lanceurs du CNES
En bref
Selon Christophe Bonnal, expert en débris spatiaux au CNES, il y aurait aujourd’hui plus de 130 millions d'objets de plus d’un millimètre en orbite.
Il faut cependant plus de 1 000 ans aux débris pour redescendre de 1 000 kilomètres : ils restent donc très longtemps en orbite, risquant ainsi grandement de se percuter.
Des solutions sont dès lors mises en place par les experts pour neutraliser ces débris : des nanosatellites peuvent venir se greffer à eux pour dévier leurs trajectoires et éviter les collisions.
Des nuages de nanoparticules peuvent également être vaporisés pour les ralentir : une variation d'une seconde sur une orbite de 90 minutes peut suffire à éviter une collision.
Autre solution : inciser, grâce à des lasers, la surface du débris afin de générer un panache de gaz susceptible de dévier sa trajectoire.
Antoine Tavant, directeur technique du centre spatial de l'École polytechnique (IP Paris)
Le 27 avril 2021
5 min. de lecture
Antoine Tavant
directeur technique du centre spatial de l'École polytechnique (IP Paris)
En bref
Un nanosatellite peut peser jusqu’à 6 000 fois moins qu’un satellite de télécommunications « standard ». Mais que peut-on faire dans l’espace avec un objet aussi léger ?
L’intérêt des nanosatellites se trouve en grande partie dans leur utilisation en constellations. C’est notamment pour cette raison que le nombre de lancements a été multiplié par plus de 10 depuis 2013.
Leur côté « plug and play » est également l’un de leurs atouts majeurs, au même titre que leur faible coût.
Tout cela fait des nanosatellites un outil pédagogique de choix pour des projets universitaires comme celui du Centre spatial de l’École polytechnique.
Auteurs
Sophy Caulier
journaliste indépendante
Sophy Caulier est diplômée en Lettres (Université Paris-Diderot) et en Informatique (Université Sorbonne Paris Nord). D'abord journaliste en rédaction à Industrie & Technologies puis à 01 Informatique, elle est devenue journaliste pigiste pour des quotidiens (Les Echos, La Tribune), des magazines spécialisés - ou pas - et des sites web. Elle écrit sur le numérique et l'économie en général, mais aussi sur le management, les PME, l'industrie ou le spatial. Aujourd'hui, elle écrit principalement pour Le Monde et The Good Life.
directeur technique du centre spatial de l'École polytechnique (IP Paris)
Antoine Tavant coordonne les activités du Centre Spatial de l'École polytechnique (CSEP), qui propose et mène des projets étudiants de l'École polytechnique en lien avec le spatial. Parmi ces projets, on peut compter en 2021 deux projets de nanosatellites et trois projets de fusée expérimentales. Ces projets ont pour ambition de faire travailler les étudiants sur des projets concrets et innovants, en phase avec le secteur actuel du spatial. Antoine est un ancien étudiant de l'École polytechnique et d'ISAE SUPAERO, ayant commencé la recherche à l’Université de Californie à Berkley, avant de faire une thèse sur la propulsion électrique pour satellite avec Safran au Laboratoire de Physique des plasmas.