En France, RTE projette une capacité d’éoliennes en mer de 22 à 62 GW à l’horizon 2050. D’ici là, le parc nucléaire historique verra sa capacité passer d’environ 60 GW à 16 GW en raison de la fermeture des centrales vieillissantes.
Plus précisément, l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) estime le potentiel de l’éolien en mer à 420 000 TWh d’électricité par an, soit 11 fois la demande mondiale d’électricité en 2040.
Grâce à ces atouts, l’éolien en mer se développe fortement. La capacité mondiale installée est passée de 3 GW en 2010 à 23 GW en 2018. L’Europe domine le marché en cumulant à elle seule 80 % des capacités installées.
L’appel d’offres pour le parc de Dunkerque en 2019 matérialise une baisse des coûts de production plus rapide qu’espérée : le prix du MWh s’élève à 44 €, contre environ 65 € pour l’éolien terrestre ou 40 à 70 € pour le solaire photovoltaïque au sol.
ingénieur de recherche CNRS à l’École centrale de Nantes
En bref
Les éoliennes flottantes offrent un potentiel considérable de production d’énergie dans le monde : 330 000 TWh par an, soit 79 % du potentiel théorique total de l’éolien en mer.
L’éolien posé a permis de démontrer l’intérêt de l’éolien en mer pour l’équilibre énergétique d’un pays. L’éolien flottant, moins mature technologiquement, représente naturellement l’étape suivante.
L’obstacle n’est pas que technique, mais également économique : les coûts de l’éolien flottant sont 1,5 à 4 fois supérieurs à ceux de l’éolien posé, cela s’explique par le plus faible niveau de maturité de la filière.
Les éoliennes flottantes disposent de facteurs de charge supérieurs à celles du posé, et donc d’une moindre intermittence de la production d’énergie. Plus loin des côtes, elles bénéficient de vents plus forts pour une capacité de production plus importante.
directrice de recherche CNRS au laboratoire de biologie des organismes et écosystèmes aquatiques
En bref
En phase d’exploitation des éoliennes, l’un des effets les plus connus sur la biodiversité marine est l’effet récif artificiel. Si le parc éolien est fermé à la pêche, ou moins fréquenté, un effet réserve peut s’ajouter.
Les espèces qui vivent fixées, comme les algues, les moules et les anémones s’installent sur les structures dures tout en attirant d’autres espèces.
L’étape de construction est celle qui affecte le plus les espèces marines. Le bruit généré lors du battage des pieux est très impactant, et ces effets sont toujours considérés comme les plus importants 10 ans après le début de l’exploitation.
La dégradation des composants de l’éolienne a également un effet sur la biomasse présente sur le site. La corrosion des structures métalliques ou les champs électromagnétiques provoqués par le flux d’énergie des câbles semble avoir un impact très faible.
Auteurs
Anaïs Marechal
journaliste scientifique
Anaïs Marechal est docteure en géosciences. Elle s’est d’abord intéressée aux séismes, qu’elle étudie au sein de laboratoires de recherche et sur le terrain pendant plusieurs années. En 2017, elle décide de se former au journalisme scientifique au sein de l’ESJ Lille. Elle travaille depuis en tant que journaliste indépendante pour différents titres de presse écrite généraliste, spécialisée et professionnelle où elle y traite du climat, de la santé ou encore des nouvelles technologies.