Le réseau mobile 5G affiche déjà des débits 10 fois supérieurs à ceux de la 4G.
La 6G devrait offrir des débits 100 fois supérieurs à ceux de la 5G, avec des fréquences comprises entre 100 GHz et 30 THz.
Cependant, en télécommunications, une fréquence plus haute porte moins loin, mais avec un meilleur débit. Il faut donc amplifier la puissance de la 6G pour améliorer ses performances sur la distance.
Sa faible latence (de l’ordre de la microseconde) rendra possible une connectivité fiable pour des applications en temps réel, qui conduira à des innovations de rupture dans plusieurs domaines, notamment le véhicule autonome, l’industrie 4.0 et la télémédecine ou la santé.
Les facteurs géopolitiques pourraient signifier un avenir plus fragmenté, avec le désir de souveraineté numérique des différents gouvernements.
Pierre-Jean Benghozi, directeur de recherche au CNRS au sein de I³-CRG* et professeur d'économie numérique à l’École polytechnique (IP Paris) et à l’Université de Genève
Le 1 mars 2022
5 min. de lecture
Pierre-Jean Benghozi
directeur de recherche au CNRS au sein de I³-CRG* et professeur d'économie numérique à l’École polytechnique (IP Paris) et à l’Université de Genève
En bref
La 5G ne sera pas uniquement une révolution pour la téléphonie mais s’inscrira dans un renouveau de l’industrie en termes de numérisation.
Elle permet de connecter de nombreux objets entre eux, d’assurer des communications critiques et à faible latence et d’optimiser l’utilisation d’un réseau de télécommunication.
Les expérimentations autour de la 5G sont déjà nombreuses : l’équipement des grandes enceintes sportives, les espaces publics tels que gares, ports, aéroports, la numérisation de filières industrielles telle celle de l’automobile électrique et connectée, l’amélioration des services de santé etc.
Loin de redéfinir seulement l’équilibre entre usages grand public et entreprise, les fonctionnalités de la 5G se traduisent par de nouvelles articulations entre échelon national et territorial.
Serge Abiteboul, chercheur en informatique à l'Inria et l'ENS et Patrick Lagrange, chef de l’unité Attribution des fréquences mobiles au sein de la Direction Mobile et Innovation de l’Arcep
Le 1 mars 2022
5 min. de lecture
Patrick Lagrange
chef de l’unité Attribution des fréquences mobiles au sein de la Direction Mobile et Innovation de l’Arcep
Serge Abiteboul
chercheur en informatique à l'Inria et l'ENS
En bref
La 5G est un nouveau standard technologique qui permet notamment d’exploiter des fréquences radio ayant des capacités plus importantes afin d’atteindre des débits plus élevés, tout en maintenant plus de connexions simultanées.
Une analyse du cycle de vie d’une installation 5G conduit à considérer trois grandes phases dans son impact sur l’environnement : la fabrication des équipements, leur utilisation et, enfin, la gestion de leur fin de vie.
L’utilisation de la 5G est impactante par sa consommation en énergie. Cependant, pour une performance similaire, la 5G consommera moins que la 4G, mais la prise en compte de l’accroissement d’objets connectés peut encore influencer ce constat.
Malgré les effets positifs de la 5G, l’ambition de nos objectifs concernant la réduction de gaz à effet de serre est telle que la réduction de la consommation énergétique du secteur des télécommunications est une nécessité.
directeur de recherche au CNRS au sein de I³-CRG* et professeur d'économie numérique à l’École polytechnique (IP Paris) et à l’Université de Genève
David Glijer
directeur de la transformation digitale à ArcelorMittal
En bref
La 5G permet d’offrir des débits plus importants, un temps de latence plus faible et la possibilité de connecter de nombreux objets.
Si la 5G va permettre de désengorger le réseau public 4G, elle reste un outil essentiellement à destination des industriels.
La première usine 5G de France se situe à Dunkerque : c’est le projet « 5G Steel » d’ArcelorMittal.
Maîtriser en interne son propre réseau permet de se prémunir contre tout problème technique chez un opérateur extérieur.
On compte plusieurs freins au développement des usages industriels de la 5G en France, ce qui retarde sa mise en place.
Auteurs
Sophy Caulier
journaliste indépendante
Sophy Caulier est diplômée en Lettres (Université Paris-Diderot) et en Informatique (Université Sorbonne Paris Nord). D'abord journaliste en rédaction à Industrie & Technologies puis à 01 Informatique, elle est devenue journaliste pigiste pour des quotidiens (Les Echos, La Tribune), des magazines spécialisés - ou pas - et des sites web. Elle écrit sur le numérique et l'économie en général, mais aussi sur le management, les PME, l'industrie ou le spatial. Aujourd'hui, elle écrit principalement pour Le Monde et The Good Life.
directeur de recherche au CNRS au sein de I³-CRG* et professeur d'économie numérique à l’École polytechnique (IP Paris) et à l’Université de Genève
Pierre-Jean Benghozi est spécialiste de l’économie du numérique. De 2013 à 2019, il a siégé au Collège de l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (Arcep). Il préside actuellement une mission d’évaluation du Plan France Très Haut Débit. *I³-CRG : une unité mixte de recherche CNRS, École polytechnique - Institut Polytechnique de Paris, Télécom Paris, Mines ParisTech
Membre du Collège de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, de la poste, et de la distribution de la presse), Serge Abiteboul a obtenu son doctorat de l'Université de Southern Californie, et une thèse d'État de l'Université de Paris-Sud. Il a été chercheur en informatique à l'Institut National de Recherche en Informatique et Automatique ainsi que Directeur de Recherche Émérite dans une équipe de recherche de l’École Normale Supérieure de Paris. Il a également été Maître de conférences à l'École polytechnique, professeur invité à Stanford et Oxford University et Professeur Affilié à l’École Normale Supérieure de Cachan. Ses travaux de recherche portent principalement sur les données, la gestion de l'information et des connaissances, en particulier sur le Web. Serge Abiteboul écrit également des romans, des essais, et est éditeur et fondateur du Blog binaire. Il a été commissaire de l'exposition Terra Data à la Cité des sciences en 2017-2018.
chef de l’unité Attribution des fréquences mobiles au sein de la Direction Mobile et Innovation de l’Arcep
Patrick Lagrange a récemment contribué à l’attribution des fréquences de la bande 3,5 GHz sur le territoire français et a participé à la mise en place de l’initiative « Numérique soutenable » de l’Arcep. Il est diplômé de Supélec et titulaire d'un Master en économie et avant de rejoindre l’Arcep, a passé 25 ans dans l'industrie des fournisseurs d'équipement d'infrastructure mobile dans des fonctions de R&D, de standardisation, de consultant, et de support en avant-vente.