co-fondateur de Carbone 4 et membre du Haut conseil pour le climat
En bref
Carbone 4 affirme que réduire les impacts sur l’environnement passe par un changement des modèles économiques – notamment le PIB.
Le pilotage de nos économies doit donc se faire avec des indicateurs physiques et sociaux plus pertinents qui nous permettent de nous assurer que nous respectons les « limites planétaires ».
Ceci nécessite donc le découplage, qui est la dissociation entre la prospérité économique et la consommation de ressources et d'énergie.
Ce découplage n’est que partiel si la baisse de la consommation des énergies fossiles se traduit par d’autres pressions environnementales ou s’il se limite à une baisse de l’intensité carbone du PIB.
Le solaire, l’éolien, le nucléaire ou la biomasse se heurtent à de nombreuses limitations techniques, financières, et même parfois démocratiques. Ces énergies bas carbones ne sont ni gratuites, ni illimitées, ni faciles à déployer.
maître de conférences en science de gestion à l’Université de Nantes
En bref
La sobriété énergétique se définit comme une façon de s’organiser pour répondre à ses besoins, en modérant ses recours aux dispositifs énergétiques. Autrement dit, il s’agit de consommer moins pour faire mieux.
La transition énergétique et la « révolution verte » entrent en collision avec les inégalités sociales. D’ici 2030, l’empreinte carbone des 1 % et 10 % les plus riches sera respectivement 30 et 9 fois supérieures à celle compatible avec la limitation des 1,5 °C de réchauffement.
Le terme reste encore le « chiffon rouge » de la transition écologique, car il est connoté. Quand on parle de sobriété, certains entendent « restriction » ou « décroissance ».
Il est vrai que la sobriété impose de penser une croissance limitée. Mais nous parlons ici de sobriété « choisie », d’une « dé-consommation intelligente » qui peut créer de la valeur économique, sociale, environnementale sur les territoires.
chercheur en économie écologique à la School of Economics de l’Université de Lund en Suède
En bref
La décroissance est une réduction planifiée et démocratique de la production et de la consommation dans les pays riches pour réduire les pressions environnementales et les inégalités, tout en améliorant le bien-être.
Les économistes qui étudient la décroissance s’accordent pour dire qu’elle ne sera pas possible sous les contraintes de l’économie actuelle, un autre système économique, qui pourrait prospérer sans être forcé de toujours croître, est nécessaire.
Les pressions environnementales sont corrélées aux revenus. Les derniers chiffres disponibles nous indiquent que les 10 % des individus les plus riches sont responsables de la moitié des émissions à l’échelle de la planète.
On peut verdir une petite partie de la croissance, mais seulement pour quelques pressions environnementales. Il faut continuer à verdir la production à travers l’éco-efficacité, tout en investissant dans la sobriété, et trouver comment réduire la production et la consommation.